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12/08/2016

Jean LARTÉGUY et Marc FLAMENT : Les dieux meurent en Algérie.

Lartéguy & Flament : 

Les dieux meurent en Algérie.

 

Texte de Jean Lartéguy / Photos de Marc Flament.‎

 

Présentation :

« Il n’y a pas que les hommes, les dieux meurent aussi en Algérie, toutes nos bonnes vieilles idoles d’Occident avec leurs grands principes.

Ils avaient régné sur les cités Helléniques, sur Périclès, Platon et les Jeux Olympiques, sur le sénat romain et les juristes en toge, sur les catacombes et les cloîtres romains. Ils avaient été la chevalerie et la trêve de Dieu, le panache d’Henri IV et les petits marquis de Fontenoy, les dieux en Carmagnole de 1789 et ceux casqués de bleu des tranchées de Verdun, les dieux de Montaigne et de Pascal, de Bossuet, de Diderot, de Voltaire et de Saint-Just, dieux à la tripe républicaine, marqués de la fleur de lys ou de l’abeille des Bonaparte, les dieux de Notre-Dame et de la Grande Loge, de Péguy et d’Anatole France.

En vieillissant, ils avaient pris du ventre et des manies de vieillards égoïstes, confinés dans des asiles. Souvent, il nous arrivait de les tourner en ridicule et le plus souvent de les oublier. Mais de les voir agoniser sur la Terre d’Afrique nous rappelle soudain combien ils nous étaient encore indispensables ; ils faisaient toujours partie de nous-mêmes.

Car la guerre d’Algérie n’est pas une guerre comme les autres. Elle fait table rase de beaucoup de nos illusions : elle n’exige ni vainqueur, ni vaincu mais va bien plus loin dans ce qu’on nomme le sens de l’histoire. Elle chasse les nomades de leurs tentes et les envoie dans les camps de regroupement ; elle entoure de barbelés les mosquées et les églises, transforme les écoles en casernes et les casernes en écoles. Elle laisse les soldats à leur solitude et leur désespoir, incertains, désemparés mais serrant contre eux leurs mitraillettes comme si elles étaient désormais leur seule justification et leur seule certitude.

Rebelles et forces de l’ordre en arrivent insensiblement à livrer le même combat et de la même manière, un combat sans pitié et sans trêve, un combat sans issue qui ne connaît ni le jour ni la nuit, qui se place au-delà du Bien et du Mal, dans le monde glacé de l’efficacité ».

 

C'est l'image cruelle d'une guerre qui n'est pas comme les autres.

Des bords d'un oued aux sables sans fin, apparaît le visage glacé de l'efficacité et ces fleurs écrasées rencontrées en chemin : des ruines noircies, la détresse d'un blessé, un visage d'enfant. Ensemble Lartéguy et Flament nous donnent un grand livre… comme il en paraît seulement quelques-uns par génération.

 

« J'ai arrêté d'être soldat parce que j'avais pris une grenade dans les jambes. C'est comme ça que j'ai commencé à écrire. J'ai suivi la fin des grands empires coloniaux, l'époque était fascinante, c'était l'écroulement d'un monde. » (Jean Lartéguy) ‎

 

Ré-édition de 1998 (aux éditions : Trésor du Patrimoine) de l’ouvrage originellement paru en 1960, aux Editions de la Pensée Moderne.

88 pages – 30,5 x 23,5 cms – 790 grammes.

60 photographies N&B de Marc Flament, reproduites pleine page ou double page, commentées par Jean Lartéguy.

 

Etat = quelques infimes mini-micro-traces de lecture et manipulations… mais du genre que seuls les maniaco-maniaques dans mon genre prennent la peine de signaler ! Car l’ensemble : plats, tranche, intérieur est propre, sain, et en excellent état ! Un exemplaire qu’on peut sans problème, et sans hésiter, estampiller comme très bon.

 

>>> 23 €uros. / Vendu ! N'est plus disponible.

 

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Ailleurs (et pour cette édition de 1998) : … 

De 30 à 39,95 €uros sur Priceminister.

De 22 à 40 €uros (et plus) sur Amazon.fr / 28 £ sur abebooks.co.uk 

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05/08/2016

James BLISH : Séquence Sigma

James BLISH : « Séquence Sigma »

 

Dans la rue adjacente, quelqu'un avait crié. Il y eut un grincement déchirant de freins de voiture et un bruit de pneus qui dérapent, puis le fracas de deux masses de ferraille qui se heurtent violemment.

Puis il y eut d'autres hurlements, une explosion sourde et… d'autres hurlements encore, stridents, déchirants, insupportables. Les gens couraient…

Danny, lui, n'avait pas bougé.

Un mois plus tôt, il avait pris le même chemin, et il avait entendu les mêmes cris, le même fracas. Ce jour-là, il avait couru. Mais, dans la rue adjacente, il n'avait rien vu d'autre que le flot habituel des employés. Pas d'accident, pas de foule hystérique, rien… Et c'est pour cette raison qu'il avait eu peur la seconde fois d'aller voir au coin de la rue. Car rien ne prouvait que la seconde expérience soit plus réelle que la première…

 

Editions Clancier-Guénaud – 1987.

234 pages – 21,3 x 15,2 cms – 375 grammes.

Etat = Quelques p’tites marques de stockage/manip’ sur les plats ainsi que de menues salissures sur les tranches papier… mais rien de bien grave… d’autant que l’intérieur est propre et sain et la tranche non cassée ! 

>>> 3,70 €uros. / disponible.

 

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Tout commence de façon plutôt banale, avec un thème rebattu, celui des pouvoirs psy.

Danny perd son emploi pour avoir confondu les faits avec ce qu'il a acquis par une forme de prescience qu'il n'a jamais cherché à exploiter. Désireux d'en savoir plus, il parvient, d'une part, à développer ses pouvoirs et, d'autre part, à déjouer le complot d'une confrérie Psi désireuse d'asseoir sa domination…

L'intrigue oscille entre le roman policier et le récit de science-fiction. Assez datée en elle-même, par le mode de narration et certains personnages stéréotypés, elle atteint cependant des sommets dans ses délirants développements spéculatifs, la maîtrise des pouvoirs psi offrant la possibilité d'explorer les univers parallèles, grâce à la Séquence Sigma.

Pour donner des assises scientifiques à ses hypothèses, James Blish en appelle au principe d'incertitude d'Heisenberg, à la constante de Planck, à la théorie quantique en général, ce qui, pour un roman écrit en 1949, donne une idée de la curiosité scientifique de ce jeune homme d’alors 28 ans.

Blish s'est toujours intéressé à la parapsychologie, à la magie, à l'occultisme, qu'il a cherché à traiter de façon rationnelle ou à mêler à la science-fiction (cf l’excellent Pâques noires ou Le Lendemain du jugement dernier). Avec la Séquence Sigma nous ne tenons pas un grand roman sur le plan narratif ou même de l'écriture, mais voilà néanmoins un livre fort réussi au niveau des idées qu'il agite, voire audacieux.

(Noosfere.org / Claude ECKEN)