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23/06/2016

Claude SEIGNOLLE : Le Rond des Sorciers

Claude SEIGNOLLE : "Le Rond des Sorciers"

On trime dur à la ferme des Mauvents, où le père et le fils Sainjean n'ont pas trop de tous les jours de la semaine pour faire venir sur cette terre sableuse de Sologne un peu de froment et d'herbe à bestiaux – pourvu que ne s'en mêlent ni la sournoiserie des voisins, ni la mauvaise fantaisie des saisons… ni quelque sort vite jeté par les âmes jalouses qui sont légion et ont à leur service plus d'un valet de l'enfer.
C'est qu'en ce XIXè siècle finissant, les campagnes, par-dessous le masque de la sainte religion de M. le Curé, montrent encore, aux heures où gagne l'ombre, le visage païen d'un temps que les gens des villes croient révolu, mais qui persiste à vivre en ces lieux de toute la force du désir des hommes ; de toute la violence, surtout, de leur silence et de leurs craintes.
Claude Seignolle achève d'arpenter ici, entre Sologne et Bretagne, les marches septentrionales de son terroir de prédilection : solitudes braconnières livrées aux griffes de la bruyère et au poison de l'ortie, où bêtes et gens s'ingénient à déjouer les pièges d'un monde gouverné par une volonté décidément énigmatique - bonne ou mauvaise, allez savoir ! – et où les plus forts ont sans doute plus d'un tour sorcier dans leur sac.

Le Grand Livre du Mois (éditions Phebus), 1994.
245 pages – 14 x 21 cms – 320 grammes.
Broché, reliure semi rigide illustrée en couleurs.

Etat = Excellent ! Quelques petites traces de stockages et manipulations, mais vraiment trois fois rien de chez trois fois rien ! L’exemplaire est toujours bien brillant et compact (m’est avis qu’il n’a pas été lu plus d’une fois… et par quelqu’un de très soigneux !?!), et l’intérieur est tout simplement parfait ! Un livre qui se vend 19,95 €, neuf, sur le site de l’éditeur (editionsphebus.fr) et que nous vous proposons ici, en très bon état pour…

>>> 4 €uros. / disponible. 

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Claude Seignolle - Le maître du Fantastique rural

Claude SEIGNOLLE : « Marie la Louve »

Sologne, fin du XIXe siècle. Belle, aimée des siens, Marie est un de ces êtres qui ensoleillent l'existence. Elle a, dit-on, le « pouvoir » de guérir les morsures de loup… L'avenir lui sourit. Elle va célébrer la Saint-Jean avec celui qu'elle aime. Mais lors de cette longue nuit de liesse où les passions et les rancœurs s'exacerbent, l'existence de la jeune fille bascule… Nourrie de mensonges malveillants, la rumeur, que les vents d'hiver semblaient avoir enfoui dans les eaux dormantes des marécages, se réveille, s'embrase et colporte que Marie est l'incarnation du Mal… Ce drame poétique narré avec talent séduit et effraie, la bassesse humaine s'y révélant plus redoutable que les forces occultes.
Un chef d’œuvre absolu… du Maître absolu de ce fantastique « sorcier, sombre et rural » qui fit sa légende. Lawrence Durrell, qui révéla hors de chez nous l'œuvre de Claude Seignolle, n'hésitait pas à voir en lui le plus grand conteur fantastique de notre siècle. Opinion partagée par Cendrars, Mac Orlan, Hubert Juin et quelques autres.

France Loisirs / 1988 / 173 pages / 20,5  x 14 cms / 300 grammes.
Belle reliure cartonnée à l’ancienne, façon papier marbré « à la cuve ».
Etat = Quelques menues traces de manipulation(s) sur la jaquette, ainsi que 2 ou 3 petites rousseurs sur la tranche papier supérieure… sans quoi la reliure et l’intérieur (propre et sain) sont en excellent état.
Bel exemplaire >>> 3 €uros. / disponible.

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Claude SEIGNOLLE : « Le diable en sabots »

C’est ici le Seignolle des campagnes d’antan (la Sologne, le Berri de nos grands-pères) qui nous guide, par des sentiers de lui seul connus, jusqu’aux lisières de la peur : jusqu’à ces carrefours incertains où les fantômes de la légende prêtent soudain leurs traits à des êtres familiers.
Des êtres faits de la même chair et du même sang que nous.
L’étrange forgeron qui s’installe dans le village va, par son allure inquiétante, sa force herculéenne, et par les étranges pouvoirs qu’on lui prête, réveiller la hantise des maléfices chez les habitants et les conduire au meurtre. Un étrange oiseau nocturne sème la terreur : par ses cris il attire irrésistiblement les curieux vers un marais où ils s’enlisent. Une créature chimérique hante les nuits berrichonnes, n’incite-t-elle pas l’homme à devenir une bête sauvage ?…
Autant de récits surprenants où Claude Seignolle envoûte le lecteur par la puissance et l’originalité de ses thèmes alliées à un style charnu et poétique.

France Loisirs– 1991 – 189 pages – 20,5 x 13,5 cms – 320 grammes.
Reliure cartonnée recouverte d’un papier marbré, auteur et titre en doré sur tranche, jaquette couleurs.
Etat = quelques petites marques d’usage sur la jaquette, des extrémités de tranche reliure un peu « talée », mais rien de bien grave… l’ensemble est tout à fait O.K, l’intérieur est propre, sain et toujours bien blanc… et l’exemplaire tout à fait bon pour le service !
>>> 2,80 €uros. / disponible.

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Claude SEIGNOLLE : « La gueule »


Dans la gueule, livre écrit et publié (1959) sous l’impulsion de son ami Blaise Cendrars, Claude Seignolle nous raconte (entre autres) ses années terribles de Seconde Guerre Mondiale, de sa captivité en Allemagne nazie à la résistance en pleine Sologne sauvage. 
A partir de récits et de souvenirs très personnels, Claude Seignolle nous emporte dans des univers à la limite du fantastique. Sa verve de conteur et le don de l’étrange qu’on lui connaît donnent aux événements du quotidien une dimension quasi surnaturelle.
Ainsi les soldats allemands deviennent des loups verts, dont les crocs luisent dans l’obscurité… De même, dans le récit de la capture d’une patrouille allemande en déroute grâce à une gamelle de patates, Claude Seignolle invente un genre nouveau, le fantastique burlesque.
Souvent le cauchemar tient lieu de réalité. La peur, la détresse, la folie ne résistent pas cependant à un rire intérieur qui fait foi en la vie. Car La Gueule, c’est la faim, la faim terrible qui prend l’homme au ventre, qui pousse à toutes les folies, comme un dernier instinct de survie ou de revanche.
La Gueule, se poursuit en Suède, où Claude Seignolle est invité à un repas gargantuesque, dont le récit est ponctué de souvenirs de la France affamée de l’immédiate après-guerre. Enfin, on retrouve notre narrateur au Maroc, où c’est la soif et ses hallucinations qui lui tiendront le ventre… et la Gueule !
Prix Paul-Féval de littérature populaire 1999.

France Loisirs – 1999 – 252 pages – 20 x 13 cms – 280 grammes.
Reliure souple, avec jaquette (couleurs) de protection reprenant l’illustration de couv’.
Etat = excellent ! Nous n’irons pas jusqu’à écrire "comme neuf " vu qu’en regardant bien, en lumière rasante, on arrivera toujours à trouver une ou deux traçounettes sur la jaquette, mais on en est tout de même pas loin ! Disons euh… « très bon + » !!!
>>> 3 €uros. / disponible. 

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Claude SEIGNOLLE : « La malvenue »  


Dans une ferme de Sologne, où la vie se résume aux durs travaux des champs, naît, au début du siècle, Jeanne Moarc'h, de la Noue, dite la Malvenue, en raison d'une étoile rouge qui la marque au front. La beauté et les désirs de l'adolescente qu'elle devient ne sont pas à la mesure commune; à tous ceux qui l'approchent, elle impose son pouvoir ensorceleur et la sensualité qui escorte chacun de ses gestes va bouleverser le monde où elle se meut. Une suite d'événements tragiques va se produire dans le sillage de la Malvenue...

 France Loisirs - 1989 - 242 pages - 20,5 x 14 cm - 340 grammes.
Reliure cartonnée marron, avec titre et nom d’auteur sur tranche + jaquette en couleurs.
Bon état, quelques infimes marques de manip’ et/ou stockage sur la jaquette, mais trois fois rien de chez trois fois rien ! Reliure en excellent état, intérieur parfait, tout à fait bon pour le service !
>>> 3 €uros. / disponible. 

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31/10/2015

Samhain Eve


"Samhain Eve", by Damh The Bard (with Lyrics)

Source

29/09/2014

Jules MICHELET : La Sorcière

Jules MICHELET : La Sorcière

 

Michelet sait prêter sa voix aux parias du passé, à ceux qui n'ont pas eu d'histoire.

A travers les siècles la femme tient-elle donc toujours le même rôle ? celui de la mal aimée ! En embrassant d'un seul regard toute l'étendue du Moyen Âge, de la Renaissance et du Grand Siècle, Michelet discerne pour la première fois la suite rigoureuse d'une tragédie dont l'héroïne serait une femme à la fois révérée et persécutée : la sorcière.

 

Nullement échaudé par la violente campagne cléricale menée contre lui après la publication du livre Le Prêtre, l'historien Jules Michelet aura une nouvelle fois l'occasion d'étaler au grand jour son aversion envers le catholicisme dans La Sorcière, un essai que l'on pourrait qualifier de proto-féministe derrière lequel d'aucuns crurent distinguer l'ombre d'Athénaïs, son épouse de vingt-huit ans sa cadette. Or, non content de rendre hommage à la femme (la "fiancée du Diable", pour citer sa célèbre formule), ce qui n'était que justice au vu du lourd tribut qu'elle paya à l'époque de la "Sainte" Inquisition, Michelet dresse également le portrait d'un Satan pourvoyeur de progrès scientifiques et médicaux, une hypothèse osée qui n'en rend que plus intéressante son étude fort bien documentée de la sorcellerie dans laquelle la superstition n'a plus sa place (possession, pactes, sabbats, messes noires et magie y sont traitées, mais avec circonspection), même si ses sources s'avèrent parfois sujettes à caution voire ecclésiastiques ! 

 

Hervé SK Guégano.

 

GF Flammarion – 2006 / 314 pages / 220 grammes.

Etat = Quelques petites marques de stockage/manip’, mais tout à fait O.K.

Intérieur sain et propre, tranche non cassée, bel exemplaire.

>>> 2,80 €uros. / disponible.  

 

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Ailleurs :

Neuf = entre 5,61 et 5,90 €uros sur Amazon.fr

Occasion = de 2,40 à 4,90 €uros sur Priceminister.

23/09/2014

Automne - Mabon

 

 

Song : Mabon (Autumn Equinox)

 

Artist : Lisa Thiel

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Lyrics :

O now is the time of the Harvest,
As we draw near to the years end
Now is the time of Mabon
Autumn is the time to descend 

Old Woman waits patiently for us
At the threshold of the labyrinth within
She offers her hand that we may understand
The treasures that await at journeys end 

O Great Mother has given of Her body,
We give thanks for Her fruit and Her grain
We then clear the fields so that next harvests yields
Will be full and abundant again. 

Old Woman leads us through the darkness
Our most ancient and trusted of friends
She carries the light of spiritual insight
And leads us to our wisdom once again 

And as we journey through the darkness
And as we continue to descend
We learn to let go of what obscures our soul
And re-discover our true being in the end 

O now is the time of the Harvest,
As we draw near to the years end
Now is the time of Mabon
Autumn is the time to descend 

Old Woman waits patiently for us
At the threshold of the labyrinth within
She offers her hand that we may understand
The treasures that await at journeys end 

O Great Mother has given of Her body,
We give thanks for Her fruit and Her grain
We then clear the fields so that next harvests yields
Will be full and abundant again. 

Old Woman leads us through the darkness
Our most ancient and trusted of friends
She carries the light of spiritual insight
And leads us to our wisdom once again 

And as we journey through the darkness
And as we continue to descend
We learn to let go of what obscures our soul
And re-discover our true being in the end 

O now is the time of the Harvest,
As we draw near to the years end
Now is the time of Mabon
Autumn is the time to descend

14/02/2014

14 et 15 février : Lupercales

Les Lupercales se déroulaient chaque année les 14 et 15 février. Elles étaient organisées par les Luperques, les prêtres du dieu Faunus. Le 15 février, ils couraient, entièrement nus. La nudité n’était alors pas aussi choquante qu’aujourd’hui, les athlètes notamment pratiquaient leur sport nus. La nudité des prêtres était symbolique : ils cherchaient à rappeler la nudité du dieu Pan :

 

Le dieu, qui est nu, veut que ses servants soient nus ;

Et un vêtement serait bien incommode pour courir

(Ovide, Les Fastes, Livre 2, vers 2,285-2,286)

 

En effet, même s’ils vénéraient le dieu Faunus, toute la cérémonie des Lupercales était consacrée au dieu Pan :

 

Là [chez les anciens Arcadiens], Pan était le dieu du bétail, Pan était le dieu des cavales,

il recevait une offrande pour assurer le salut des brebis.

Evandre amena avec lui ces divinités sylvestres :

là où est la Ville [Rome] actuelle n’était que son emplacement.

C’est pourquoi nous célébrons ce dieu et les rites amenés par les Peslages.

(Ovide, op. cit, vers 2,277-2,281)

 

Une autre explication existe sur la nudité des Luperques, donnée elle aussi par Ovide, un peu plus loin dans ses Fastes :

 

Faunus croisa un jour Hercule, ayant alors accompli ses douze travaux mais pas encore dieu, et son amante Omphale, reine de Lybie et dont il était l’esclave, suite à un crime. Faunus tombe immédiatement amoureux de cette femme magnifique. Alors que les amants se préparaient à célébrer les fêtes du dieu Pan, Faunus décida de les suivre jusqu’à la grotte où ils avaient décidé de se retirer.

La nuit, en l’honneur de Pan, devait être chaste en attendant les festivités. Hercule et Omphale décidèrent alors d’inverser leurs vêtements, et s’endormirent l’un à côté de l’autre. Faunus entra discrètement dans la grotte, plongée dans la pénombre. Il s’approche de la couche d’Omphale, mais elle porte la peau de lion de son amant, et il s’en détourne pour se diriger vers les tenues bien plus délicates dans l’autre couche. En les soulevant, il voit les jambes poilues d’Hercule, s’en effraie et tombe dans sa précipitation à fuir.

 

L’histoire est très vite répandue, grâce aux serviteurs d’Omphale, et Faunus fait l’objet de la risée générale. Depuis, il éprouve un certain dégoût pour les vêtements et exige des Luperques la nudité.

 

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Pour honorer le dieu Pan, donc, et son dérivé Faunus, les Luperques couraient nus dans les rues, et bénissaient ainsi la fertilité des passants et des foyers en flagellant les spectateurs avec des lanières de peau de bouc sanguinolentes. Ceux (et surtout celles) qui étaient touchés par ces lanières étaient assurés d’être purifiés et de bénéficier de la générosité du dieu.

Les lanières de peau de bouc venaient d’un sacrifice, réalisé juste avant dans une grotte sacrée, le Lupercal. Ce rite est lui bien romain, puisqu’il a été établi en commémoration d’une anecdote arrivée aux jumeaux Romulus et Rémus :

 

Il était de coutume de sacrifier une chevrette au dieu Pan, et alors que les prêtres préparaient le festin qui devait suivre le sacrifice, les jumeaux et quelques amis s’adonnaient aux joies du sport sur une colline. L’un de ces amis déclara bientôt à Romulus et Rémus qu’on voyait des brigands voler leurs bœufs. Sans attendre et sans prendre la peine de se vêtir, les jumeaux coururent à la poursuite des voleurs. Ce fut Rémus qui ramena les bêtes dans leur champ, et, une fois sur les lieux du festin, s’arrogea la belle part du repas en récompense.

 

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La grotte du Lupercal est elle aussi liée aux jumeaux qui fondirent la ville de Rome : ce serait là en effet que la louve les aurait protégés et allaités après leur abandon sur les rives du Tibre. C’est d’ailleurs en l’honneur de cette louve que la grotte s’appelle « Lupercal » (loup en latin se dit lupus).

 

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Le rite complet était l’un des rites les plus originaux alors pratiqués par les Romains. On offrait au dieu différentes offrandes, allant de la virginité d’une jeune fille au sacrifice de plusieurs animaux. La jeune fille était placée sur l’attribut masculin du dieu pendant toute la cérémonie. Ainsi, le symbole de la nouvelle fécondité était accompli. Pour la purification, puisque c’est aussi le but des Lupercales, on choisissait deux jeunes hommes, qu’un prêtre marquera de sang sacrificiel sur le front grâce à la lame dont il s’était servi, puis lavera ce sang avec une éponge de laine imbibée de lait, symbolisant la renaissance. Les deux jeunes gens, pour montrer leur fierté et leur joie, devaient alors éclater de rire.

On peut se demander quel rapport on peut trouver entre cette fête de la fécondité, assez primitive, même pour les romains (qui n’hésitaient pas, les derniers siècles, à dénigrer cette cérémonie pourtant très suivie) et la fête des amoureux célébrée aujourd’hui.

Il vient tout simplement du banquet, organisé à la fin des Lupercales. La tradition demandait que toutes les jeunes filles inscrivent leur nom sur un parchemin et le déposaient dans une urne. Les jeunes hommes venaient alors tirer au sort le nom de leur compagne d’un soir, avec la bénédiction de Junon, déesse du mariage. Parfois, on assistait ainsi à la naissance d’un couple.

C’est cette tradition amoureuse et plutôt « civilisée » que le pape Gélase 1er choisit de conserver en 494 lorsqu’il interdit définitivement les Lupercales, trop païennes et débridées au goût de l’Eglise. Il choisit alors un Saint, et ce fut Valentin qui se retrouva alors saint patron de tous les amoureux.

 

Les Mondes de Gwen / Mythes, légendes et Magie

 

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Voir également ici et ici !

05/08/2013

Thierry CAMOUS / Romulus - Le rêve de Rome.

Thierry CAMOUS : « Romulus -  Le rêve de Rome »

 

Personnage de légende, Romulus ne nous est connu que grâce à des écrits bien postérieurs au VIIe siècle avant J.-C. où il vécut. Objet de fascination, il reste pour les historiens une véritable énigme et une sorte de tabou scientifique. Or, des découvertes archéologiques récentes prétendant avoir retrouvé le palais royal de Romulus ou la grotte du Lupercal, dans laquelle la louve allaita les jumeaux, permettent d’éclairer d’un jour nouveau la figure du fondateur de Rome. C’est sur l’apport essentiel de ces découvertes, enfin mises à la portée du grand public, que se fonde cette première biographie de Romulus depuis… Plutarque !

En réalité, Romulus condense plusieurs époques, et donc plusieurs personnages. Quatre, pour être exact : l’homme des bois, enfant sauvage abandonné par sa mère, la vestale violée par le dieu Mars, qui tente de reconquérir son trône perdu ; le fondateur, chef de clan qui s’approprie la colline du Palatin en traçant le fameux sillon délimitant l’Urbs, tue son frère Rémus et enlève ses voisines, les Sabines, pour en faire des épouses ; le roi-guerrier, qui organise la cité unifiée, étend sa domination et finit démembré ; et le héros mythique, descendant d’Énée aux origines troyennes.

Cette enquête captivante et érudite nous ouvre les portes d’un monde méconnu, celui de la civilisation des premiers Latins, pâtres belliqueux, de leur métropole mythique au plus profond des bois, Albe-la-Longue, de leur fête sanglante des Lupercales et de leurs terribles batailles contre leurs adversaires étrusques. Au-delà du "portrait en creux" d’un homme, elle nous offre une peinture saisissante de l’Italie primitive, berceau de la civilisation romaine classique. En cela, l’action du roi Romulus, qui se lance dans le Latium à la conquête des voies commerciales, porte en germe un destin impérialiste insoupçonnable alors. Aux frontières du mythe, de l’histoire, de l’archéologie, de l’ethnologie et de l’anthropologie, un essai fascinant sur les origines à la fois tragiques et grandioses de Rome.

 

Chercheur associé au CNRS, professeur agrégé à Nice et chargé de cours en histoire ancienne à l’université de Sophia-Antipolis et de Guangzhou (Chine), Thierry Camous est spécialiste des origines de Rome (Le roi et le fleuve : Ancus Marcius Rex, aux origines de la puissance romaine, Les Belles Lettres, 2004). Il est également l’auteur de deux synthèses sur les rapports d’altérité entre les civilisations comme moteur de la violence guerrière, qui ont suscité un certain débat : Orients / Occidents, 25 siècles de guerres et La violence de masse dans l'Histoire

(PUF, 2007 et 2010).

 

Le grand livre du mois – 2010 – 431 pages – 23 x 14 cm –  500 grammes.

Etat = broché, reliure "semi-souple" illustrée par un détail de L’enlèvement des Sabines de David. Tranche intacte, quelques infimes marques de manip’, rien de notable, très bon état.

>>> 6 €uros. / Vendu ! Temporairement indisponible.

 

 

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(Prix neuf = 25€)

11/02/2013

Un désir étrange, né du souvenir des païens.

 

Sur le pressoir

Sous les étoiles de septembre
Notre cour a l'air d'une chambre
Et le pressoir d'un lit ancien ;
Grisé par l'odeur des vendanges
Je suis pris d'un désir étrange
Né du souvenir des païens.

    Couchons ce soir
    Tous les deux, sur le pressoir !
    Dis, faisons cette folie ?
    Couchons ce soir
    Tous les deux sur le pressoir,
    Margot, Margot, ma jolie !

Parmi les grappes qui s'étalent
Comme une jonchée de pétales,
O ma bacchante ! roulons-nous-
J'aurai l'étreinte rude et franche
Et les tressauts de ta chair blanche
Écraseront les raisins doux.

Sous les baisers et les morsures,
Nos bouches et les grappes mûres
Mêleront leur sang généreux ;
Et je vin nouveau de l'Automne
Ruissellera jusqu'en la tonne,
D'autant plus qu'on s'aimera mieux !

Au petit jour, dans la cour close,
Nous boirons la part de vin rose
Oeuvrée de nuit par notre amour ;
Et, dans ce cas, tu peux m'en croire,
Nous aurons pleine tonne à boire
Lorsque viendra le petit jour !

 

Gaston Couté

 

http://gastoncoute.free.fr/index.htm

 

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D’après :  

http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/archive/2013/02/11/gaston-coute.html

22/01/2013

Henri VINCENOT

Henri VINCENOT :

« Le pape des escargots ( miracle en pays bourguignon ) »

 

Dans les Hauts forestiers de Bourgogne vit un chemineau truculent surnommé La Gazette. Paré d'attributs bizarres, il joue les prophètes et se dit « pape des escargots » et immortel.

Il mendie mais apporte en échange sa bonne parole.

La Gazette va être mêlé incidemment au destin de Gilbert, un jeune paysan qui se révèle exceptionnellement doué pour la sculpture. Ensemble et à l'écart du monde moderne ils vont vivre les aventures singulières réservées aux inspirés et aux poètes.

La Gazette considère Gilbert comme son fils spirituel. Aussi essaie-t-il d'intervenir dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée.

Dans cette histoire truculente, contée admirablement par Henri Vincenot, la Bourgogne et ses monument spirituels reçoivent un éclairage nouveau qui nous les montre à la fois dans leur grandeur mystique et dans leur beauté populaire et quotidienne.

 

Succès du livre – 1991 – 285 pages – 23 x 14,5 cms – 390 grammes.

Reliure cartonnée recouverte d’un tissu bordeaux avec titre ( et nom d’auteur ) en doré sur tranche et premier plat + jaquette couleur.

Quelques (inévitables) petites marques d’usage et stockage sur la jaquette, ainsi qu’un petit plat (choc) en haut de tranche… sans quoi il est très bien ! Sain, propre, et tout à fait O.K ! >>> 3,50 €uros. / disponible.

 

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Henri VINCENOT :

« Les yeux en face des trous... 

( Amours et aventures d’un anarchiste contemporain ) »

 

Une famille paysanne, installée dans un vallon bourguignon, est expropriée par une compagnie pétrolière. Jefkins, le gendre, aventurier dans l'âme, part alors à la ville où il va connaître deux expériences successives. Il est d'abord ouvrier dans une usine ordinaire où il découvre la dure condition des travailleurs. Puis il est engagé dans une usine modèle, à laquelle pourtant il ne s'adapte pas plus, tant la déshumanisation, sous prétexte de rationalité, y est poussée à l'extrême.

Las de cette vie asservie, il reprend sa liberté et publie des pamphlets qui connaissent un beau succès. Grâce à cela, il va pouvoir réinstaller sa famille dans une ferme et goûter ainsi aux joies de la vie d'autrefois.

 

France Loisirs – 2001 – 214 pages – 20,5 x 13,5 cms – 290 grammes.

Couverture cartonnée recouverte d’un papier marron+ jaquette couleur.

Quelques infimes traces de manipulations sur la jaquette, sans quoi il est nickel de chez nickel ! Pas comme neuf… mais presque !

>>> 3 €uros. / Vendu ! Temporairement indisponible.

 

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26/12/2012

Lovecraft l’hyperboréen

Lovecraft l’hyperboréen

( GRECE – 1979 )

 

"Le sang d’un million d’hommes n’est pas versé pour rien s’il permet la naissance d’une légende glorieuse qui fait vibrer la postérité… et la raison pour laquelle il a été versé n’a aucune importance" (Lettres d’Arkham).

 

Dans un article du Figaro Magazine paru il y a quelques mois, Christian Durante évoquait l’effervescence venimeuse provoquée dans le marais de l’idéologie dominante par la publication, aux éditions Christian Bourgeois, du tome I des Lettres de Lovecraft. On connaît la virtuosité du parti intellectuel à précipiter dans le ghetto des geôles inquisitoriales ses enfants prodiges devenus un beau jour traîtres et renégats. Ce phénomène est en train de se reproduire avec Howard Phillips Lovecraft dont l’œuvre, enfin perçue sous son jour véritable, apparaît aux milieux bien pensants comme un intolérable défi.

Alors que d’aucuns célébraient, il n’y a pas si longtemps encore, le reclus de Providence et "l’étrange génie venu d’ailleurs", les thuriféraires de la Conscience Universelle découvrent avec un frisson d’horreur sacrée un Lovecraft antidémocrate, païen et viking par surcroît, "un adorateur de Thor, Wotan et Alfader qui fait retentir de sa voix rauque le royaume des morts de Niffleheim". Faute de pouvoir l’ensevelir dans l’oubli "par delà le mur du sommeil", ils tentent de culpabiliser le lecteur en lui suggérant que son épopée cosmique vers les minarets étincelants de la lointaine Kadath est une voie dangereuse et singulièrement blasphématoire pour l’homme de notre temps épris des enclos rassurants du pâturage démocratique.

Au vrai, c’est avec une vigueur rarement égalée que l’auteur stigmatise ces "idées modernes" dont Nietzsche avait déjà chanté le crépusculeLa démocratie ? une "fausse idole", tout juste bonne à entretenir "l’illusion des classes inférieures". L’égalité ? "une plaisanterie". Le progrès ? "une illusion". La psychanalyse ? des "marottes éphémères". L’érotisme ? "une qualité plus animale que noblement humaine".

Né le 20 août 1890 à Providence parmi des chrétiens orthodoxes, en plein milieu puritain, ce citoyen américain qui "chantait God save the King quand les autres chantaient America" stupéfie sa famille à l’âge de huit ans en se déclarant "païen romain". Alors que la Bible reste pour lui un monde étranger qui le fait bâiller d’ennui, la mythologie gréco-latine lui parle d’une patrie mythique auréolée bientôt de toute la magie des royaumes crépusculaires qu’il découvre à travers son ascendance "teutonne" et les contes fantastiques de Machen, Poe et Dunsany.

Quand on est à ce point sensible à la voix du ruisseau modulant "pour les faunes cachés, les aegipans et les dryades, quelques incantations runiques", on peut se proclamer "païen jusqu’à la moelle des os". Ce paganisme originel est la sève puissante d’une œuvre aux méandres plus sinueux que le fleuve "Oukranos", aux noirceurs d’ébène plus compactes que la "fosse aux Shoggoths", aux échos plus lancinants que les délirants appels des "Montagnes hallucinées". Paganisme viscéral aux sources multiples où, à côté de divinités familières telles que Cybèle, Hermès ou Apollon, nous côtoyons des présences beaucoup plus inquiétantes, qu’elles aient pour noms Dagon, les Maigres Bêtes de la Nuit ou Shub-Niggurath, le bouc aux mille chevreaux qui hante les forêts du Maine.

Contrairement à l’œuvre de ses prédécesseurs, Machen et Dunsany, chez qui le mythe demeure le plus souvent fragmentaire, Lovecraft est parvenu à structurer ces différents mythes en une vision du monde cohérente grâce au livre noir du "Nécronomicon", gardien des secrets immémoriaux d’un "cosmos aveuglément impersonnel".

Ouvrons cette bible païenne aux versets redoutables et sibyllins dictés par "celui qui chuchotait dans les Ténèbres" et plongeons résolument "dans l’Abîme du Temps".

Au commencement étaient les Grands Anciens. Leur royaume est Kadath, la cité d’onyx érigée dans l’immense plaine froide d’Hyperborée et "couronnée d’un diadème d’étoiles inconnues". Constellations que virent peut-être scintiller les premiers Ases en leur citadelle d’Asgard. Plongés dans un profond sommeil, ces Anciens inspirent parfois leurs rêves aux hommes de la terre, monde qu’ils habitèrent jadis avant d’émigrer en leur austère patrie ceinte de montagnes titanesques sculptées à leur effigie. D’humeur ombrageuse et hautaine, vivant dans l’intimité des grands vents, des brumes et des nuages prompts à les dissimuler aux regards sacrilèges, ils vénèrent la démesure et la grandeur, n’hésitant pas, le cas échéant, à reconnaître comme un des leurs l’audacieux qui a osé se frayer un chemin jusqu’à eux, tel Randolph Carter : "Nous vous saluons Randolph Carter, car votre audace vous a fait l’un des nôtres" (Démons et merveilles).

Mais l’issue de la quête restera toujours indécise, menacée dans son dénouement favorable par l’irruption à tout instant possible des "Autres dieux", les terrifiants "dieux de l’extérieur" que rencontre Barzaï le Sage quand il escalade le Hatheg-Kla aux premiers âges du monde. Délaissant les hautes terres du rêve pour des abîmes plus lointains de la vie originelle, le fils de Prométhée s’expose à une confrontation plus que déplaisante avec Yog-Sothoth, le terrible "gardien du Seuil", et Nyarlathotep, "horreur des formes infinies, âme et messager des Autres dieux" et image blasphématoire du "Chaos rampant". À moins qu’une intrusion au cœur du vide ultime ne fasse de lui la proie du "sultan des démons" où, dans les cavités inconcevables et sombres qui s’ouvrent au delà du temps "se goinfre le vorace Azathoth, au milieu des battements sourds et insensés d’abominables tambours et des faibles lamentations monotones d’exécrables flûtes".

Nullement gratuite, une telle mythologie doit s’interpréter comme la dimension onirique d’une véritable cosmogonie. Lovecraft insiste en effet souvent sur l’absence de "valeurs absolues" et de "but précis" dans un univers où "le plan de la création est, dans son entier, un pur chaos". Régi par des dieux à son image, plus soumis aux caprices du hasard qu’aux lois de la nécessité, ce monde est, quant au fond, assez proche de celui de Nietzsche. La vision de l’Histoire qui l’inspire apparaît ainsi aux antipodes de tout messianisme, qu’il soit chrétien ou marxiste, qui verrait dans le devenir historique l’empreinte d’une finalité alors que "l’aveugle cosmos broie sans but le néant pour en extraire quelque chose et broie par retour ce quelque chose en un nouveau néant".

Comment assigner dès lors à l’homme une place privilégiée au sein "des insondables tourbillons de l’infini et de l’éternité" ? Pas plus que le cosmos, l’humanité dans son ensemble ne saurait avoir "aucun but de quelque nature que ce soit". On voit mal, alors, pourquoi "une conscience puissante et réfléchie aurait choisi cette excroissance purulente comme le seul point où envoyer un fils unique dont la mission est de racheter ces poux auxquels nous donnons le nom d’êtres humains". Dans un monde privé de sens, où le bien et le mal ne sont que les ornements d’une perspective dont la seule valeur dépend "du hasard chanceux qui fit de nos pères des êtres doués de sensibilité", il faut savoir "rire froidement et de bon cœur avec les dieux à barbe blonde parmi les ombres de Ragnarok qui s’allongent". Mais ce rire, à la fois tragique et joyeux, ne se veut à aucun moment la marque d’une quelconque amertume car il entend célébrer le destin. Aussi ne saurait-il engendrer qu’un sentiment de malaise et de répulsion instinctive chez nos contemporains enivrés des parfums délétères d’idéologies rassurantes professées par les "faux dieux" de "pitié aveugle et de peur".

Car des hommes "dégénérés", "incapables d’élever leurs yeux vers l’espace et d’assumer leurs rapports avec l’infini" ont succédé au règne grandiose des Anciens dont l’empreinte demeure gravée à travers les architectures fabuleuses dont seuls quelques archéologues soupçonnent aujourd’hui l’existence. À la force et à la volonté ont fait place la faiblesse et la pusillanimité vénérées désormais comme autant de vertus. Prisonniers de leur vie médiocre, étrangère à la Beauté et à la Puissance, les hommes ont plongé la Terre dans la banalité et la laideur. Pourtant, en marge de la masse vulgaire et vociférante, souvent persécutés et taxés de sorcellerie pour leur côté non-conformiste et "inquiétant", agissent quelques êtres différenciés possédant "toutes les caractéristiques qui les élèvent à l’état d’êtres humains". La mission de ces "initiés" est de préparer le retour des Grands Anciens sur la Terre "qui n’a plus aucun dieu qui soit vraiment un dieu".

Entreprise au demeurant périlleuse, constamment menacée par "l’éternel non" et la rage nihiliste des "Autres dieux". Ce danger se dévoile avec un relief saisissant dans les dernières œuvres publiées en collaboration avec August Derleth et rattachées au Mythe de Cthulhu. Au point que l’auteur, pour suggérer le combat titanesque dont notre planète est désormais l’enjeu, montre ses personnages affrontés en une lutte manichéenne, cosmique et éternelle : "les Vieux, ou Anciens, les Dieux Aînés issus du Bien cosmique, et ceux qui sont issus du Mal cosmique, qui portent différents noms, eux-mêmes appartenant à différents groupes comme s’ils étaient associés aux éléments tout en les transcendant" (Le masque de Cthulhu).

Lovecraft rejoint ici le monde de la Tradition que Julius Evola définit comme une lutte permanente entre des puissances métaphysiques : forces ouraniennes de la lumière et de l’ordre, d’une part, forces obscures, telluriques, du chaos et de la matière d’autre part (Les hommes au milieu des ruines).

Comme dans l’Edda, enchaînés par la magie des Grands anciens, les "Autres dieux" attendent, derrière la "grille des ténèbres extérieures", l’occasion de reconquérir leur antique pouvoir. Car le "charme" qui les tenait liés n’est pas éternel et l’ère qui s’annonce apparaît grosse de menaces. Parmi ces créatures de "l’Âge Sombre", Lovecraft a décerné un rôle majeur au Grand Cthulhu qui, au fond des abîmes sous-marins, dans sa cité de R’lyeh, rêve de "gloire et puissance pour l’éternité". Énorme masse informe et protoplasmique capable de se métamorphoser à volonté, ce monstre terrifiant, dont on perçoit parfois le chuintement hideux au cours des rêves les plus fous, est le symbole même des forces de dissolution qui, plus que jamais, menacent peuples et cultures. D’autant que, selon l’expression de René Guénon, les adeptes de la "Contre-initiation", particulièrement actifs en cette "fin de cycle", s’avèrent les alliés inespérés de tous les réductionnismes totalitaires dont "le désert glacé de Leng" offre un horrible avant-goût.

Qu’ils soient au service du Cthulhu ou de quelque autre divinité maléfique, qu’elle se nomme Hastur, Llöigor ou Ithaqua, les alliés terrestres de "Ceux du dehors" sont dotés d’un physique promis aux altérations les plus sordides : marchands à l’œil torve et à la bouche démesurée, coiffés d’un large turban apte à dissimuler une anomalie par trop choquante (Démons et merveilles) ; poissons-hommes-grenouilles aux mains palmées, au corps squameux, pustuleux et luisant, perversion ultime d’une longue suite d’alliances monstrueuses dont l’épicentre paraît être "le récif du Diable" au large de la ville d’Innsmouth (Le cauchemar d’Innsmouth). Étrange cité aux "noires fenêtres béantes" et aux "bicoques abandonnées" qui n’est que l’avant-poste des Êtres de la Mer, sectateurs du Grand Cthulhu. Dans ce cloaque de dégénérescence collective où règne en permanence "une abominable odeur de poisson", la plupart des habitants, d’une "hideur reptilienne", s’en iront rejoindre la horde des "Profonds" qui hantent les ruines de la ville engloutie. Telle est la rançon dans un monde qui refuse de subordonner les valeurs mercantiles à des instances plus hautes.

Quel contraste avec la noble prestance des marins d’Inquanock que Randolph Carter découvre appartenir à la "race des dieux" ! À travers leurs chants sublimes évoquant des contrées lointaines, on décèle cette nostalgie passionnée, si caractéristique de l’âme germanique, d’un passé de gloire dont le souvenir demeure inscrit à même le visage du dieu, dressé comme une pierre d’appel face aux étendues nordiques : "Impitoyable et terrible brillait ce visage que le couchant incendiait, si grand qu’aucun esprit jamais n’en prendrait la mesure et que Carter comprit aussitôt qu’il n’était l’œuvre d’aucun homme".

Inquanock, la cité d’onyx "aux dômes arrondis et aux encorbellements recouverts de cristal" vit dans le culte fervent des Grands Anciens dont le retour régénérera le monde quand seront à nouveau réunies les conditions favorables "à l’épanouissement des choses belles, les beaux édifices, les nobles cités, la littérature raffinée, un art et une musique élaborés… ".

Aux générations grotesques et répugnantes des créatures d’Innsmouth s’oppose ici la puissance maîtrisée, la noblesse et la solennité des cortèges régis par un rite mystérieux : "Quand le profond carillon du beffroi vibrait au-dessus du jardin de la ville et que des sept loges situées près des portes du jardin lui répondaient les cors, les violes et les voix, de longues théories de prêtres masqués et encapuchonnés de noir sortaient par les sept portes du temple, portant devant eux, à bout de bras, de grands récipients d’or d’où s’élevait une singulière vapeur. Les sept processions marchaient avec orgueil sur une seule file, chacun jetant la jambe en avant sans plier le genou, et descendaient les chemins qui conduisent aux sept loges du temple".

Lovecraft dont, on ne le soulignera jamais assez, les fictions fantastiques sont avant tout la projection dans le cosmos de sa vision de l’Histoire et partant, du devenir de la civilisation occidentale, pense qu’un choix crucial s’offrira bientôt au vieux continent : disparaître en tant qu’ensemble de peuples de culture au sein d’une masse anonyme et aussi niveleuse des différences que les "Shoggoths" de la "Cité sans nom", ou bien reconquérir une identité altérée par la longue éclipse solaire qui suivit l’exil des Anciens dieux. Pareil aux esclaves de Nyarlathotep, l’homme européen n’a vénéré que trop de "Bêtes lunaires" dans les nécropoles moisies de sa mauvaise conscience. Il est grand temps de refermer les "trappes" scellées jadis par la sagesse des Anciens (Dans l’abîme du temps) d’où surgit périodiquement quelque nouvelle entité blême et fongoïde, interlude éphémère et nauséabond dans l’existence larvaire d’une société refroidie.

Comme Nietzsche, Lovecraft est convaincu que seul l’avènement d’un homme nouveau pourra conjurer la fatalité du déclin en redonnant un destin historique au vieux monde moribond. C’est pourquoi à plusieurs reprises dans ses lettres, l’auteur insiste sur la valeur irremplaçable de l’action vécue dont "l’art est seulement un substitut plus ou moins satisfaisant". À plus forte raison lorsque cette action engage tout le destin d’un peuple rassemblé sous la tutelle énergique de celui en qui s’expriment les pulsions profondes de l’âme collective : "Aucune imitation mesquine, aucun frisson livresque d’occasion n’équivaut au millionième de frisson authentique qu’éprouve l’homme fort qui met en mouvement des destins multiples et qui marche aux côtés du Destin en qualité de frère ou de représentant".

Il est donc naturel que l’auteur déclare "admirer la force, les déploiements concentrés d’énergie cosmique qui amènent du changement" et dont on peut suivre la trace dans l’empire romain et le monde germanique. Réflexions qui conduisent Lovecraft à souhaiter ardemment l’avènement d’un nouvel Imperium qui pourrait être le creuset d’où surgirait, comme Minerve casquée, un Occident régénéré. "Puissance… Imperium… Gloria romana". Cette exaltation de la puissance qui est "la valeur suprême pour toute l’humanité normale" trouve son expression la plus haute dans la "valeur guerrière" devenue aujourd’hui incompréhensible "en ces temps de combat en série, mécanique, à longue distance". Rejoignant encore Julius Evola, Lovecraft voit dans l’idéal guerrier non pas "l’apologie grossière de la destruction", mais "la formation calme, consciente et maîtrisée de l’être intérieur et du comportement", la chance d’accéder à une forme "d’impersonnalité active" comme en témoigne son rejet formel de toute "sentimentalité romantique" et d’émotions non contrôlées.

Mais, au lieu de la préfiguration du surhomme à venir, ou plus modestement, de l’homme véritable, c’est plutôt le spectacle navrant du "dernier homme" que lui offre la vue de nos contemporains intoxiqués par des "idéaux pacifistes d’une race sur son déclin". Laissons aux dévots du freudisme et de son "symbolisme puéril" le soin de sonder l’inconscient de celui qui n’hésite pas à écrire : "je hais l’homme", "je déteste la race humaine". L’outrance volontaire provocatrice de tels propos est avant tout destinée à dénoncer la platitude d’une civilisation décadente qui, au nom d’idéaux émasculés vénérés par 2000 ans de "superstition syrienne" a renoncé aux pensées "simples, viriles, héroïques, qui même si elles ne sont pas vraies, sont sûrement belles parce qu’elles sont recouvertes d’une grande épaisseur du lierre de la tradition". Ainsi, à travers la description cauchemardesque d’un quartier de Manhattan aux silhouettes "vaguement modelées dans quelque limon puant et visqueux résultant de la corruption de la terre", l’auteur stigmatise en réalité "la corrosion empoisonnée et la putréfaction de la vieille Amérique en décrépitude avec la malsaine prolifération d’une pierre qui s’étale en largeur et en hauteur". Diagnostic ô combien prémonitoire et qui à travers la critique de la "ville marchande", étrangère à l’âme de "l’ancien peuple des colons" annonce les propos cinglants de Jean Cau dans La Grande Prostituée dont certaines descriptions ne sont pas sans analogie avec ces métaphores obsédantes que Lovecraft excelle à utiliser chaque fois qu’il veut provoquer un réflexe de répulsion panique : masses gélatineuses et protéiformes "semblables à un conglomérat de bulles", "dhôles" aux extrémités visqueuses et décolorées familiers de tous les ossuaires…

C’est pour avoir su s’ancrer si bien dans les cauchemars de son époque que l’œuvre de Lovecraft parvient à transcender l’Histoire dans une appréhension de la pure horreur. Car "tout art authentique est localisé et possède des racines profondément enfoncées dans le sol ; même lorsqu’on se met à célébrer les terres crépusculaires et lointaines, on ne célèbre rien d’autre, en fait, que les mérites de son propre pays déguisé en contrée fabuleuse", laquelle nous est d’autant plus chère qu’elle apparaît gravement menacée.

À l’occasion d’une étude sur Lovecraft parue dans les Cahiers universitaires en 1966, Jean Moal se demande "si nous ne sommes pas là devant l’une des plus extraordinaires sagas dues à un conteur humain, la dernière à ma connaissance". Saga à la mesure d’un monde aux horizons singulièrement élargis par les découvertes en tous genres, grosses d’épopées cosmiques dont l’Héliopolis d’Ernst Jünger constitue le génial exorde. Mais, comme son frère spirituel d’outre-Rhin, Lovecraft sait que la science, aussi loin qu’elle recule l’étendue de ses frontières, ne parviendra jamais à lever le dernier voile du mystère qui repose au fond de l’inconnu. De même qu’il est vain de prétendre explorer notre cosmos intérieur à grand renfort d’introspection socratique. "La vérité est que je ne suis rigoureusement pas intellectuel". À l’idée qui morcelle et divise, Lovecraft préfère l’image capable d’unifier les contraires et qui s’adresse à la sensibilité beaucoup plus qu’à l’esprit.

L’imagination et le rêve qui n’ont rien à voir avec "la fausseté, la stupidité et l’incohérence de la pensée", apparaissent une source autrement plus féconde que les concepts arides des philosophes car ils sont les dépositaires fidèles de tout notre héritage mythique. C’est pourquoi, en prélude à sa quête, Randolph Carter demande au rêve de le "noyer au fond des vieilles sources" en le rapatriant au cœur de son ancestrale lignée. C’est bientôt le prodige de l’enfance retrouvée, chrysalide miraculeusement sauvée de "l’inharmonie" et de la "laideur" et qui, libérée des affres du temps linéaire, sait désormais que "tout ce qui a été, est et sera, existe simultanément". Le rêve est assurément le "grand refuge" des esthètes aux goûts rares et raffinés, tels le roi Kuranès, prince d’un merveilleux royaume intemporel dans l’Ooth-Nargaï. Cet ultime descendant d’une "noble famille ruinée par un brasseur millionnaire particulièrement odieux" évoque irrésistiblement la figure d’Antoine IV, roi de Patagonie, dans Le jeu du Roi de Jean Raspail. Car même si "le ressac joue avec le corps d’un vagabond qui a traversé à l’aube un village désert", Kuranès restera à jamais roi au cœur de l’Ooth-Nargaï dans sa cité de Céléphais "et ses galères voguant vers le ciel".

Éternel défi au "Gouffre noir" où griffent, mordent et se déchirent les larves des "Autres dieux", se dresseront à jamais, dans la lumière dorée du rêve apollinien, Kiran "et ses terrasses de jaspe", Thran, aux milles spires incendiées par le soleil couchant et Serranian, "la cité de marbre rose des nuages"…


1979.


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Kadath, par Sergey Musin