21/06/2016
Pauline GEDGE : Les seigneurs de la lande
Pauline GEDGE : "Les seigneurs de la lande"
Au premier siècle après J.C., Rome réalise patiemment et inexorablement sa fantastique entreprise de colonisation et, après avoir envahi la Gaule, pénètre peu à peu dans le Sud-Ouest de l’Angleterre actuelle.
"Les Seigneurs de la lande", c’est l’histoire de Caradoc qui, prenant la tête de toutes les tribus celtes, tente de repousser l’envahisseur. A ses côtés, Eugrain, sa femme, guerrière indomptable, mais épouse infidèle. C’est aussi l’histoire de Gladys, sœur de Caradoc qui, en dépit de sa fierté, tombe amoureuse de Plautius, un général romain. Et celle d’Aricia qui, repoussée par Caradoc, a juré de se venger et pour cela s’allie avec Rome.
C’est enfin l’histoire de Bouddica l’irréductible qui, à la tête de ses derniers partisans, refuse d’admettre la suprématie de l’ennemi et livre, au nom de la liberté, un combat sans merci.
Comme dans "La Dame du Nil" la grande romancière canadienne s'est attachée à faire revivre des personnages ayant réellement existé. Et ceci donne une force singulière à ce fantastique roman dont la richesse historique n'est jamais prise en défaut.
Là encore, Pauline Gedge réserve une grande place aux femmes puisque ce sont elles aussi qui écrivent l'Histoire. Combattant aux côtés des hommes, l'épée à la main, elles acquièrent un authentique pouvoir de décision. Seules la passion et la jalousie les font parfois faillir et les entraînent sur le chemin de la trahison.
De ce roman jaillissent des combats singuliers, des histoires d'amour, des ambitions déçues, des batailles sans merci, des vengeances cruelles et tout un flot de larmes et de sang. Mais on succombe aussi au charme envoûtant et rugueux des vastes huttes tapissées de peaux de bêtes, des torchères qui grésillent, de la puissante odeur de la venaison et surtout du vent humide et doux qui fait voleter, sur cette terre rousse, une brume légère, si légère…
France Loisirs, 1981.
577 pages – 16 x 24 cms – 840 grammes.
Reliure cartonnée éditeur, entoilée d’orange + jaquette illustrée en couleurs.
Etat = Franchement excellent ! Jaquette bien brillante et sans accroc… reliure parfaite… intérieur parfait… il est quasiment comme neuf !!! Un bon gros pavé (on approche le kilo), qui se lit tout seul et avec grand plaisir !
>>> 4,50 €uros. / disponible.
16:29 Publié dans Aventures, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pauline gedge, bretagne, rome, bouddica, romans historiques, celtes, romains
05/08/2013
Thierry CAMOUS / Romulus - Le rêve de Rome.
Thierry CAMOUS : « Romulus - Le rêve de Rome »
Personnage de légende, Romulus ne nous est connu que grâce à des écrits bien postérieurs au VIIe siècle avant J.-C. où il vécut. Objet de fascination, il reste pour les historiens une véritable énigme et une sorte de tabou scientifique. Or, des découvertes archéologiques récentes prétendant avoir retrouvé le palais royal de Romulus ou la grotte du Lupercal, dans laquelle la louve allaita les jumeaux, permettent d’éclairer d’un jour nouveau la figure du fondateur de Rome. C’est sur l’apport essentiel de ces découvertes, enfin mises à la portée du grand public, que se fonde cette première biographie de Romulus depuis… Plutarque !
En réalité, Romulus condense plusieurs époques, et donc plusieurs personnages. Quatre, pour être exact : l’homme des bois, enfant sauvage abandonné par sa mère, la vestale violée par le dieu Mars, qui tente de reconquérir son trône perdu ; le fondateur, chef de clan qui s’approprie la colline du Palatin en traçant le fameux sillon délimitant l’Urbs, tue son frère Rémus et enlève ses voisines, les Sabines, pour en faire des épouses ; le roi-guerrier, qui organise la cité unifiée, étend sa domination et finit démembré ; et le héros mythique, descendant d’Énée aux origines troyennes.
Cette enquête captivante et érudite nous ouvre les portes d’un monde méconnu, celui de la civilisation des premiers Latins, pâtres belliqueux, de leur métropole mythique au plus profond des bois, Albe-la-Longue, de leur fête sanglante des Lupercales et de leurs terribles batailles contre leurs adversaires étrusques. Au-delà du "portrait en creux" d’un homme, elle nous offre une peinture saisissante de l’Italie primitive, berceau de la civilisation romaine classique. En cela, l’action du roi Romulus, qui se lance dans le Latium à la conquête des voies commerciales, porte en germe un destin impérialiste insoupçonnable alors. Aux frontières du mythe, de l’histoire, de l’archéologie, de l’ethnologie et de l’anthropologie, un essai fascinant sur les origines à la fois tragiques et grandioses de Rome.
Chercheur associé au CNRS, professeur agrégé à Nice et chargé de cours en histoire ancienne à l’université de Sophia-Antipolis et de Guangzhou (Chine), Thierry Camous est spécialiste des origines de Rome (Le roi et le fleuve : Ancus Marcius Rex, aux origines de la puissance romaine, Les Belles Lettres, 2004). Il est également l’auteur de deux synthèses sur les rapports d’altérité entre les civilisations comme moteur de la violence guerrière, qui ont suscité un certain débat : Orients / Occidents, 25 siècles de guerres et La violence de masse dans l'Histoire
(PUF, 2007 et 2010).
Le grand livre du mois – 2010 – 431 pages – 23 x 14 cm – 500 grammes.
Etat = broché, reliure "semi-souple" illustrée par un détail de L’enlèvement des Sabines de David. Tranche intacte, quelques infimes marques de manip’, rien de notable, très bon état.
>>> 6 €uros. / Vendu ! Temporairement indisponible.
(Prix neuf = 25€)
18:10 Publié dans Histoire, Paganisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thierry camous, romulus, rome, romains, étrusques, lupercales, sabines, antiquité, histoire
03/02/2012
Julius EVOLA - Symboles et mythes...
Julius EVOLA :
« Symboles et « mythes » de la tradition occidentale »
Le présent recueil se compose d’études ( et d’articles ) dont la rédaction remonte à une époque qui couvre un espace de temps assez vaste : des « Symboles héroïques de la tradition romaine » de 1929 aux « nouvelles réflexions sur le mythe de Mithra » de 1950, reprises par la suite en 1972. La plupart remontent aux années 1930-40, une des périodes les plus fécondes de l’auteur. Tous ces textes sont centrés sur les symboles de la tradition occidentale et sur ses mythes. Par « mythe » l’auteur entend non seulement le sens qu’il a communément, mais aussi celui plus particulier d’idée-force, « d’une idée issue comme force momentanée d’existence à un moment particulier de l’histoire du monde occidental », et, comme l’écrit Julius Evola dans la préface d’un de ses ouvrages : « en disant mythe… nous entendons une idée qui vaut par la force d’évocation qu’elle condense, donc par sa capacité finalement à se traduire en action ».
( Eunet S. / Amazon.fr )
Sommaire : Symboles héroïques de la tradition romaine / Symboles aristocratiques romains et la défaite de l’Aventin / La doctrine romaine de la victoire / Virilité spirituelle / La voie de réalisation du soi selon les mystères de Mithra / Les origines de Rome / La vision romaine du sacré / Rome contre Tusca / Janus / Noël solaire / La Hache / L’Aigle / La Navigation comme symbole héroïque / Signification du « Guerrin Maschino » / Le Treize et l’Elu / Les mystère des « Cours d’Amour » / La doctrine aryenne du combat et de la victoire / Romulus / La légende du Graal et le « mystère » de l’Empire / Lettre de René Guénon à Julius Evola.
Traduction française de H.J Maxwell – Bibliothèque de l’Unicorne.
La Tradition : textes et études – Série française – Volume quinzième.
Arché – Milan – 1980 – 201 pages – 20,5 x 16,5 cms – 250 grammes.
Un portrait de l’auteur en frontispice – reliure souple / deux marques de pliure en haut à droite du premier plat, ainsi que quelques petites salissures sur 4ème, sans quoi bon état, intérieur propre et sain : 24 €uros. / Vendu !
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Extrait : Quelques notes sur les mystères de Mithra
E. Renan écrivit : « si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste»,le monde aurait donc embrassé la religion de Mithra, car il est reconnu que le mithraïsme fut le plus redoutable antagoniste du christianisme. Il pénétra à Rome vers la moitié du premier siècle avant notre ère, et connut son apogée vers le troisième siècle, se propageant dans les plus lointaines provinces de l'Empire, attirant surtout les légionnaires et les vétérans colonisateurs qui le trouvaient conforme à leur éducation militaire et virile. Des Empereurs comme Hadrien, Commode et Aurélien se firent initier à ses mystères. Le mithraïsme, vers la fin du second siècle, fut reconnu officiellement comme une religion de l'Empire.
Mithra fut regardé comme « le protecteur et le soutien de l'Empire » ( fautorii imperii sui ). Son culte s'était fondu avec celui du Soleil, Hélios, puissance divine souveraine et invincible. La date d'une de ses fêtes les plus importantes, qui en célébrait le retour ( dies natalis Solis invicti Mithra ) fut fixée au 25 décembre ( solstice d'hiver ). Elle fut d'ailleurs reprise par le christianisme qui en fit la fête de Noël. Il est dit que Constantin aurait hésité entre Christianisme et Mithraïsme, alors que l'empereur Julien fut initié aux mystères de Mithra. Ce souverain, s'attacha à la métaphysique néoplatonicienne et aux traditions de mystères en particulier, au mithraïsme dans sa noble et courageuse tentative de restauration des cultes romains pour enrayer la progression du christianisme.
Cependant il faut faire quelques réserves à propos de la thèse soutenant que le monde antique aurait pu être mithriaque au lieu d'être chrétien. Pour combattre le christianisme, le mithraïsme aurait dû s'abaisser; restant tel qu'il était, il aurait pu difficilement s'attacher les couches populaires, où la religion de Jésus, avec sa doctrine de salvation, basée sur le sentiment, s'était essentiellement implantée. Emanation de l'antique mazdéisme iranien, le mithraïsme en reprenait le thème central, la lutte entre les puissances de la lumière et celles des ténèbres et du mal. Il pouvait avoir des formes religieuses exotériques mais son noyau central était constitué par les Mystères, par une initiation au sens strict ; ce qui le limitait, tout en contribuant à en faire une forme traditionnelle plus complète. Par la suite, il se produit une séparation de plus en plus nette entre la religion et l'initiation.
Ici, nous étudierons les Mystères du mithraïsme et nous chercherons à en indiquer la nature d'après les témoignages qui nous sont parvenus: informations prises dans les auteurs anciens et dans les monuments figurés retrouvés sur les lieux, centres de ce culte et de ces Mystères. Ces témoignages, réunis par Franz Cumont dans ses ouvrages désormais classiques, peuvent également être complétés par le Rituel mithriaque du Grand Papyrus magique de Paris intitulé Apathanatistnos.
Pour le but que nous nous sommes proposés, il faut avant tout considérer, dans son sens profond, le mythe de Mithra figuré par un grand nombre de sculptures et de bas-reliefs, certains d'une facture admirable. Il ne faut pas oublier que ces mythes étaient les dramatisations des expériences que l'initié devait connaître, par une sorte d'identification avec le dieu dont il devait répéter la geste.
Dans le mythe, Mithra naît d'une pierre ( theos ék pétras, petrogénôs Mithra ), il est engendré par une pierre ( petra genetrix ), comme une manifestation de la lumière ouranienne originelle, au bord d'un « fleuve » : naissance miraculeuse remarquée seulement par les « gardiens » cachés sur les sommets des montagnes.
A propos de ces derniers, on pourrait se référer aux « Maîtres Invisibles », non sans relation avec les êtres des origines qui, selon Hésiode, ne seraient jamais morts, mais, comme les « Dormants », continueraient à vivre dans les âges successifs.
Les « eaux » d'une part, la « pierre » de l'autre pourraient être une allusion à la dualité constituée par le courant du devenir et le principe qui la désigne. Il y a différentes interprétations de la pierre. Elle figure dans de nombreuses traditions. On serait tenté d'établir une analogie entre la genèse de Mithra et un thème du cycle arthurien où figure une épée qu'il faut arracher d'une pierre qui flotte sur les eaux. D'ailleurs, en jaillissant de la pierre Mithra tient d'une main une épée et de l'autre une torche, symboles de la force et de la lumière, d'une puissance illuminante.
Dans la « pierre » on pourrait également voir le symbole d'une force inébranlable et d'une fermeté intérieures, qualités requises chez le néophyte, essentielles pour sa renaissance. Selon Nonnus le Mythographe, dans les mystères de Mithra les néophytes devaient traverser le feu et l'eau, résister au froid, à la faim et à la soif, ces épreuves faisant partie de l'initiation. Selon d'autres sources, pour éprouver l'impassibilité du futur initié, on l'obligeait à assister au simulacre de la mise à mort d'un homme. Il se peut que tout cela soit en relation avec le symbole de la « pierre génératrice » et l'une des conditions de la renaissance initiatique.
Quoiqu'il en soit, les qualités requises semblent bien être celles qu'illustrent les développements du mythe de Mithra, puisque celui-ci doit résister à un vent furieux qui le cingle et flagelle son corps nu. Cependant Mithra se dirige vers un arbre, se couvre de ses feuilles et se nourrit de ses fruits. Etant donné le sens initiatique de l'arbre, on pourrait, ici, penser à un arbre assez voisin de celui sur lequel Adam aurait voulu mettre la main pour devenir « semblable à l'un de nous » ( à un dieu ), mais dont l'approche lui fut interdite par le Jéhovah de l'Ancien Testament.
Cette signification pourrait être confirmée par un autre épisode du mythe qui semble concerner un rapprochement entre Mithra et le Soleil, l'Eon flamboyant, et qui se conclue par leur alliance, faisant de Mithra le dépositaire de la force souveraine de cette divinité.
Il s'agit du hvarenô de l'antique tradition mazdéenne ( iranienne ), de la « Gloire » conçue comme un feu surnaturel, attribut des divinités célestes, mais qui descend pour auréoler les souverains, les consacrer et les proclamer par la victoire. Le souverain sur lequel descendait cette « Gloire », était élevé au-dessus des hommes et considéré par ses sujets comme un immortel. C'est ainsi qu'en assimilant Mithra au Soleil, toujours victorieux des ténèbres, il put être choisi comme protecteur et soutien de l'empire romain.
Cette dignité est aussi en relation avec l'épisode central du mythe de Mithra : l'immolation du taureau. Mithra guette le taureau et dès qu'il sort d'une « caverne », il lui saute dessus, le chevauche en s'accrochant à ses cornes. Le quadrupède prend le galop, enlevant Mithra dans une course furieuse. Mithra ne lâche pas prise, se laisse transporter sans se faire jeter à bas jusqu'à ce que l'animal, épuisé, rentre dans la caverne d'où il était sorti. Alors Mithra le tue avec son épée.
Il s'agit ici d'un parallèle entre la force élémentaire « inférieure » de la vie et sa transformation par celui qui l'a assumée dès son apparition ( chevaucher le taureau ) et l'a domptée.
En effet, le sang qui coule de la blessure du taureau se transforme en « épis », et, en touchant terre, produit des « plantes ». Il faut seulement empêcher que les bêtes immondes, sitôt accourues, n'en boivent le sang ( on les voit sur les représentations figurées du mythe ) — ce qui implique également une signification ésotérique. Si le héros, ou l'initié futur, n'était pas « pur », ce qui reste en lui de nature inférieure se trouverait accru par l'énergie libérée; non seulement il n'y aurait pas transfiguration, mais le résultat pourrait être destructeur ( danger qui a été aussi indiqué par un symbolisme différent dans les textes de l'hermétisme alchimique ). Selon une variante du mythe, le sang du taureau se transforme en vin : allusion possible aux effets d'une sorte d'ivresse magique.
Cet épisode revêt une telle importance qu'il a donné lieu à un rite de l'initiation aux mystères de Mithra : le baptême du sang. Les mithréums, lieux où se célébraient les mystères, comprenaient une partie supérieure et une partie inférieure ( presque toujours souterraine, ce qui n'était pas sans signification ). Dans la partie basse se trouvait le néophyte qui avait satisfait aux épreuves préliminaires ; sa nudité était arrosée par le sang d'un taureau immolé rituellement dans la partie haute du sacellum par le hiérophante. Un ensemble d'expériences particulières, destinées à le rendre propice, devaient être en relation avec ce baptême du sang, qui se substituait au baptême chrétien.