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01/10/2012

L’Os de Dionysos

Octobre – décembre 2012 :

Trimestre de l’apocalypse ! ( J-81 ) 

Dieux cornus et faunes lubriques !

 

Christian LABORDE : « L’Os de Dionysos »

 

En mettant en scène, dans un récit érotico-satirique virulent et provocateur, le conformisme et la mesquinerie d'un établissement scolaire privé, Christian Laborde a obtenu un succès de scandale qui ne doit pas faire oublier la somptuosité verbale d'un jeune écrivain émule des surréalistes, salué par Claude Nougaro aussi bien qu'André Pieyre de Mandiargues.

 

Christian Laborde est né dans les Hautes-Pyrénées à quelques kilomètres du col du Tourmalet. En 1985, Christian Laborde reçoit le Grand Prix de Littérature Musicale de l'Académie Charles Cros pour L'homme aux semelles de swing, biographie imaginaire de son ami Claude Nougaro.

L'Os de Dionysos qu'il publie en 1987 va défrayer la chronique. Hymne à la beauté de Laure d'Astarac, satire virulente et burlesque de l'Education Nationale, ce roman est immédiatement censuré. Une réédition sacrera Christian Laborde comme l'héritier du surréalisme.

Fidèle à ses origines, Christian Laborde s'oppose au creusement du tunnel du Somport et au projet autoroutier en vallée d'Aspe, territoire de l'ours brun des Pyrénées. Il publie, chez Régine Deforges, dans la collection « Coup de gueule » Danse avec les ours, chant d'amour à cette vallée sauvage, et pamphlet dénonçant « l'Europe du béton »… Europe du béton à laquelle il oppose « l'Europe fauve », celle des peuples et de l'ours.

 

France Loisirs – 1990 / 201 pages – 19 x 12 cms – 260 grammes.

Reliure cartonnée entoilée de noir + jaquette couleurs.

Etat = petites marques d’usage et stockage sur la jaquette + extrémités de tranche très très légèrement « talées » (1 mm à peine), sans quoi il est très bien et en excellent état ! Quelque part entre bon et « bon+ » !

>>> 3,20 €uros. / Vendu !  

 

Egalement disponible ( même édition / même année )

 

Christian LABORDE : « L’os de Dionysos »

France Loisirs – 1990 / 201 pages – 19 x 12 cms – 260 grammes.

Reliure cartonnée entoilée de noir + jaquette couleurs.

Etat = Quelques petites marques de stockage et/ou manipulation(s) sur jaquette… sans quoi il serait presque parfait.

Intérieur sain et propre, reliure en excellent état.

>>> 3,30 €uros. / Vendu !  

 

Christian LABORDE : « L’os de Dionysos »

France Loisirs – 1990 / 201 pages – 19 x 12 cms – 260 grammes.

Reliure cartonnée entoilée de noir + jaquette couleurs.

Etat = Quelques traces de stockage et manipulation(s) sur jaquette… un petit choc en bas de tranche reliure, ainsi que quelques rousseurs sur la tranche supérieure papier. Mais bon, rien de bien grave pour autant ; pas de véritables défauts, un intérieur sain et un exemplaire tout à fait bon pour le service !

>>> 2,80 €uros. / disponible.  

 

Christian LABORDE : « L’os de Dionysos »

France Loisirs – 1990 / 201 pages – 19 x 12 cm – 260 grammes.

Reliure cartonnée entoilée de noir + jaquette couleurs.

Etat = bords supérieur et inférieur de reliure très légèrement talés/frottés, ainsi qu’une jaquette couleur présentant de très nombreuses petites marques de stockage et manipulations (essentiellement regroupée sur la quatrième de couv, par contre), l’aspect extérieur n’est que « moyen+ ». Mais comme l’intérieur est nickel et l’ensemble néanmoins de bonne tenue (pas de manques, de déchirures ou de déformation) l’ouvrage bien que n’étant pas « de collection » est tout à fait « bon pour lecture » >>> 2,20 €uros. / disponible.  

  

Laborde - Dionysos - 01.jpg 

Christian Laborde chante « la France qu’on aime » comme disait Kléber Haedens, celle du rugby, du bistrot, du peuple, celle des « surgé » et non des conseillers d’éducation. Il déteste les « pétasses » qui se prennent au sérieux – et préfère au sérieux le tragique. Il chante la bonne déesse Fellassia qui fait du bien aux bergers. Il préfère Céline (« la viande, le direct nerf ») à Claude Simon, et la lecture de Cioran ou de Kenneth White à celle du quotidien Le Monde (...) Il déteste l’Europe grise des  technocrates de Paris ou Bruxelles et aime l’ « Europe fauve » des peuples enracinés, des loups et des ours. Il pense que la vie est le contraire de la gestion d’un emploi du temps. Il aime l’humour potache et reste fidèle à l’enfance, aux odeurs, à la terre, à la Suze au goût de gentiane. Pour lui, « écrire, c’est se vautrer, la queue à l’air, les groins dehors ». Il aime manger la vie et « perdre sa bouche dans le pourquoi du monde ». Il a compris qu’il faut, un temps durant, enfourner, enfourcher et enfoutrer les belles – et que c’est d’ailleurs cela qui les rend belles. « Sous le pont la rosée à tête de chatte se berçait » dit André Breton. Il a compris que le monde c’est le mélange de la boue et de la neige.

 

( Pierre Le Vigan )  

( http://www.esprit-europeen.fr/etudes_europassion.html#laborde )

 

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Extrait :

La déesse Fellassia, dit la légende, les nuits de pleine lune, taillait des pipes aux bergers pubères. Le rituel était fort simple. Elle entrait, de nuit, dans la cabane de branches du jeune berger qu’elle avait choisi. Elle lui caressait le front tout en le débarrassant de son fourreau phallique. L’adolescent, réveillé, plongeait ses yeux dans les yeux purs de Fellassia, laquelle achevait de le déshabiller avant de le savamment sucer. Fellassia rejoignait alors, au fond du lac, sa demeure de schiste et d’eau, et vomissait sur sa couche d’algues, l’humaine semence qu’elle avait goulûment avalée. L’eau du lac ainsi fécondée, toujours selon la légende, donna naissance à ces poissons argentés dont le ventre blanc et nacré coupe en deux l’eau fraîche des torrents.

L’Eglise catholique, dès le Moyen Âge, partit en guerre contre la déesse Fellassia, et contre le culte populaire qui lui était rendu. Les fontaines sacrées où les jeunes bergers venaient prier Fellassia afin qu’elle les visitât, furent déclarées maléfiques. Les parchemins sur lesquels étaient inscrits, en langue gasconne, les poèmes érotico-mystiques que les jeunes filles vierges récitaient au cours des cérémonies d’initiation furent brûlés sur la place de Castelnau-Magnoac, en 1219. Les cérémonies d’initiations duraient sept nuits, les sept nuits précédant celle du solstice d’été. Sept nuits durant lesquelles les jeunes filles vierges apprenaient l’art de la pipe. Elles s’entraînaient sur des baguettes de châtaigner, reproductions exactes du sexe masculin en érection. La nuit du solstice, chaque tribu allumait un feu sur la Lande du Bouc et dansait autour du Grand Os Noir, immense phallus en acacia, totem superbe et noirci de fumée, que l’on saluait par des chants et des vociférations obscènes. Les danses finies, dans le silence retrouvé, à l’heure où blanchit la campagne, les bergères taillaient des pipes aux bergers.

 

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Note de Kurgan : « Les danses finies, dans le silence retrouvé, à l’heure où blanchit la campagne, les bergères taillaient des pipes aux bergers. »

Vache… l’est-y pas belle celle-ci !?! Du velours ! De la pure chanson de geste comme on en fait plus depuis la mort du dernier troubadour. (Ou trouvère ? Je ne me souviens jamais lequel des deux se la dorait au soleil pendant que l’autre essayait de faire en sorte que les cordes de son luth ne prennent pas trop la flotte en haute Normandie… et je ne tiens pas à raviver de vieilles querelles langue d'oc v/s langue d'oïl de par ma mémoire défaillante !)

Relisez la (encore et encore), chantez la (façon Angelo Branduardi ou Lavilliers, c’est kif-kif, ça fonctionne à chaque fois !), susurrez la ou déclamez la avec une emphase à la Louis Jouvet (ma version préférée) si bon vous semble… peu importe… ça reste superbe !!!

 

« Les danses finies, dans le silence retrouvé,

à l’heure où blanchit la campagne,

les bergères taillaient des pipes aux bergers. »