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16/04/2013

Jusqu'au bout de la nuit...

 

Je me présente à vous, de ces lieux le baron
Moi qui n'ai rien de noble, à peine les intentions
Bienvenue ma jolie, soyez ici chez vous
Ceci est mon domaine, venez donc boire un coup
Dans cet infâme tripot qui est un peu ma demeure
J'ai ma table et ma bouteille qui m'attendent à toute heure
J'ai tant posé mes coudes sur ces comptoirs usés
Que mes bras sont couverts de toiles d'araignées

Du houblon ou de l'eau de vie
Venez donc boire un verre en ma bonne compagnie
Peu importe le chemin que nous aurons choisi
Nous irons jusqu'au bout de la nuit

Venez donc à ma table, surtout ne craignez rien
Je prendrai soin de vous, vous donnerai du bon vin
Nous laisserons l'ivresse nous prendre doucement
Nous raconterons nos vies et passerons du bon temps
Je ne suis pas si mauvais qu'on pourrait le penser
Vous n'avez rien à craindre, soyez donc rassurée
Si j'aime les demoiselles, oui si j'aime les femmes
Je sais être bandit, mais aussi gentleman

Après avoir bien bu, nous irons nous promener
Au Vieux-Port ou ailleurs, partout où vous voudrez
Si vous le voulez bien, vous m'inviterez chez vous
Et nous boirons encore jusqu'à s'en rendre fous
Et si les lendemains, eux parfois si cruels
Soufflent nos amours, telles de vulgaires chandelles
Et si le temps qui passe nous condamne à l'oubli
Nous aurons été jusqu'au bout de la nuit.

 

Corrigan Fest

31/01/2013

Lily Marlène, par Suzy Solidor / 1942.

10/01/2013

Jean-Pax Méfret : Djebel Amour

23/09/2012

La butte rouge

 

Sur c'te butt'là y'avait pas d'gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins.
Ah ! C'était loin du Moulin d'la Galette,
Et de Panam' qu'est le roi des pat'lins.
C'qu'elle en a bu du beau sang cette terre,
Sang d'ouvriers et sang de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
N'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents !

 

La Butt' Rouge, c'est son nom,

L'baptême s'fit un matin,

Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin.

Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin.

Qui boira ce vin là, boira l'sang des copains.

Sur c'te butt'là on n'y f'sait pas la noce
Comme à Montmartr' où l'champagne coul' à flots;
Mais les pauvr's gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots !
C'qu'elle en a bu des larmes cette terre,
Larm's d'ouvriers, larmes de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans !

 

La Butt' Rouge, c'est son nom,

L'baptême s'fit un matin,

Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin.

 Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin.

Qui boit de ce vin là, boit les larmes des copains

Sur c'te butt'là, on y r'fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons ;
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer, dans leurs folles étreintes,
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers,
J'ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé !

 

La Butt' Rouge, c'est son nom,

L'baptême s'fit un matin,  

Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin.

Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin.

Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains !

 

« La butte rouge »

Ecrite par Gaston Mardochée Brunswick dit Montéhus, en 1923.