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13/01/2012

Henri MILLER

Henri MILLER : « Tropique du cancer »

 

Devenus aujourd’hui des classiques de la littérature érotique, les « Tropique du Capricorne » et « Tropique du Cancer » n’ont rien perdu de leur force explosive. C’est à Paris qu’Henry Miller écrit ces deux romans. Marginal, pique-assiette, désabusé, alcoolique, fauché aux goûts de luxe mais surtout fou de sexe, il y met en scène sa vie exceptionnelle, et chante son amour pour la nuit et ses rencontres improbables. Son appétit vorace et sa curiosité sans limites l’entraînent de Harlem à Broadway, de la place Clichy aux quartiers chic de la rive gauche et au Montparnasse bohème de ces années-là dont il est le plus fidèle chroniqueur. Miller veut tout voir, tout décrire, tout embrasser, sans se soucier de la morale et du bon goût. C’est ainsi qu’il livre deux œuvres foisonnantes qui vibrent encore aujourd’hui d’une énergie démesurée et contagieuse.

Henry Miller est né à New York en 1891… mais c’est en France, où il s’était fixé dès 1930, qu’il fit ses plus grandes rencontres : Anaïs Nin, Blaise Cendrars, Queneau, Durrell. Et c’est aussi en France que furent publiées les éditions originales de Tropique du Cancer et de Tropique du Capricorne, aussitôt interdites dans les pays anglophones. Longtemps confinés par la censure américaine à la clandestinité, ces livres novateurs ont exercé en Europe une profonde influence.

Folio / 1977 / 438 pages – 250 grammes.

Infimes marques de stockage, mais « très bon / quasi neuf » : 2,20 €uros.

Vendu ! / Temporairement indisponible.

Ou, un autre exemplaire : Folio / 1972 / 437 pages – 250 grammes

Etat « moyen+ tirant sur le bon » : 1,50 €uros. / disponible.

 

 

Henri MILLER : « Tropique du capricorne »

 

Des, fous et des idiots asservis par leur croyance à la nécessité inéluctable du travail, pour qui le présent n'est qu'un pont vers un lendemain inatteignable - des lâcheurs de proie pour l'ombre, dupes et victimes d'un système à fabriquer des malheureux : voilà comment Henry Miller, dans sa jeunesse, voit son entourage, voilà ce qu'il refuse d'être. Ce qu'il veut ? Empoigner la vie et la savourer à loisir. Il ne réalisera vraiment son rêve qu'après avoir rencontré la jeune femme à qui est dédié ce livre, Mona ( héroïne des récits' Plexus et Nexus ), et après avoir compris que plus encore que mordre la vie à belles dents, il désire exprimer ce qu'il pense et ressent. Et sa nature ardente, passionnée ( fanatique, disait sa mère ) lui donne énormément à penser et ressentir. La période qu'évoque le présent volume est celle qui précède la découverte de sa vocation d'écrivain, celle où il assume le poste de chef des coursiers de la « Cosmodémonique » en nonchalant et joyeux Priape condamné à la bureaucratie par l'obligation où il est de gagner de l'argent, mais sans pour autant renoncer à assouvir ses fringales.

La sexualité tient une place qui avait fait interdire le livre à sa parution en 1939, mais Henry Miller ne fait pas que fouler aux pieds les interdits : il raconte avec une verve infatigable son enfance à Brooklyn, ses ambitions, sa découverte du surréalisme, sa philosophie. Le texte français de ce volume est une édition révisée destinée à la publication des « oeuvres complètes » et précédée d'une préface écrite pour elle par Henry Miller en 1972.

Le Livre de Poche / 1977 / 412 pages / 205 grammes.

Visiblement jamais lu, très bon tirant sur la quasi-neuf : 2,50 €uros. / Vendu !

 

 

Henry MILLER : « Un Diable au Paradis »

 

Entre 1920 et 1939, on s'en souvient, Paris a été la ville d'élection d'une importante colonie d'artistes et d'écrivains étrangers; parmi eux, la romancière Anaïs Nin et Henry Miller. La première présente au second un certain Conrad Téricand, citoyen suisse passionné d'astrologie et ruiné. Se rappelant ses propres tribulations sans un sou en poche sur le pavé de Montparnasse, Miller aide Téricand de son mieux. La guerre venue, l'écrivain regagne les Etats-Unis. En 1947, il apprend que la situation de Téricand n'a fait qu'empirer. Son bon cœur lui dicte aussitôt d'inviter l'astrologue à Big Sut ( Californie ). Hélas, c'est le diable en personne qu’il installe dans sa maison. Comment vivre avec un démon ( ce qui n’est pas commode ) et comment s’en débarrasser ( ce qui se révèle presque impossible ), tel est le thème de ce récit vibrant de verve où le bouillonnant auteur des « Tropiques » se montre excellent peintre de caractères autant que mémorialiste divertissant.

Le Livre de Poche / 1965 / 192 pages / 120 grammes.

Très certainement jamais lu, comme neuf, nickel : 2 €uros. / Vendu !

Ou, une ré-édition de 1976 / 192 pages / 120 grammes…

Bon état : 1,50 €uros. / Vendu !

 

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Tropique du Capricorne - Henry Miller – ( Extrait )

 

     Il n'est que de vomir l'âme et de la rendre une fois pour toutes ; le reste suit, sans l'ombre d'un doute, serait-ce au cœur du chaos. Dès le commencement, je n’ai jamais connu que le chaos : un fluide dont j'étais enveloppé, que j'inhalais par les branchies. Dans le tréfonds, où la lune brillait, impassible et opaque, tout n'était que douceur lisse et fécondation ; plus haut, c'était la pagaille, la discorde. En toute chose j'avais tôt fait de voir l'extrême opposé, la contradiction, et entre le réel et l'irréel, I'ironie, le paradoxe. J'étais mon pire ennemi. Il n'était rien que je voulusse faire, que je n'aurais pu tout aussi bien refuser de faire. Enfant déjà, et ne manquant de rien, j'avais envie de la mort : j'avais envie de capituler n'ayant aucun sens de la lutte. J'avais la conviction que de poursuivre une  existence que je n'avais pas sollicitée n'apporterait ni preuve ni substance, n'ajouterait ni n'ôterait rien à rien. Tous ceux que je voyais autour de moi n'étaient que des ratés, sinon des grotesques. Notamment ceux qui avaient réussi. Ceux-là, je les trouvais ennuyeux à pleurer. Les faillis de la vie m'attiraient, mais ce n'était pas la sympathie qui me guidait. C'était une qualité purement négative, une faiblesse qui n'attendait que le spectacle de la misère humaine pour s'épanouir. Je n'ai jamais aidé qui que ce fût dans l'espoir de faire le moindre bien; si je secourais les gens, c'était que je n'avais pas le courage de faire autrement. Vouloir changer le cours des affaires humaines me semblait parfaitement inutile ; j'étais convaincu que nul changement profond n'était possible tant que le cœur lui-même n'aurait pas changé, et qui peut se vanter de changer le cœur humain ? De temps à autre, un de mes amis se convertissait : de quoi me lever le cœur. Je n'avais pas plus besoin de Dieu que Lui n'avait besoin de moi, et je me disais souvent que si Dieu existait, ce serait avec  calme que j'irais à sa rencontre pour Lui cracher à la figure.

     Ce qui m'ennuyait par-dessus tout, c'était que d'ordinaire et à première vue les gens me prenaient pour quelqu'un de bien, de bon, de généreux, de loyal, de fidèle. Peut-être avais-je en effet ces vertus, si oui, cela tenait à mon indifférence : je pouvais me payer le luxe d'être quelqu'un de bien, de bon, de généreux, de loyal et le reste, étant dénué d'envie. Jamais je n'ai été victime de l'envie. Jamais je n'ai envié rien ni personne. Au contraire, je n'ai jamais eu que de la pitié pour les êtres et les choses.

     Dès le commencement, j'ai dû m'entraîner à ne jamais avoir de désirs trop violents. Dès le  commencement, j'ai été indépendant ; mais c'était tout au plus une malfaçon. Je n'avais besoin de personne, parce que je voulais être libre, libre d'agir, de donner, au gré de mes seuls caprices. Qu'on attendit, qu'on exigeât de moi quelque chose, aussitôt je renâclais. Telle était la forme que prenait mon indépendance. En d'autres  mots, j'étais pourri, pourri au départ. Comme si ma mère, au lieu de lait, m'avait nourri de poison et que ce dernier, bien qu'elle m'eût sevré de bonne heure, fût demeuré dans l'organisme. Il n'était jusqu'au sevrage qui ne m'eût laissé indifférent, la plupart des enfants se rebellent alors, ou feignent de se rebeller ; moi, je m'en fichais. Je n'étais pas sorti des langes, que j'étais déjà philosophe. J'étais contre la vie, par principe. Lequel ? dites-vous. Le principe de futilité. Ce n'était que lutte autour de moi. Personnellement, je ne faisais pas le moindre  effort. Si je semblais en faire un, c'était pour complaire à quelqu'un d'autre, au fond, je m'en foutais éperdument. Et quand bien même vous pourriez me donner la raison de cet état, je refuserais de vous entendre, parce que en naissant j'avais déjà le sort et qu'on ne peut rien à cela. Plus tard, quand je n'étais déjà plus un enfant, on m'a dit qu'on avait eu un mal du diable à me tirer du ventre de ma mère. Je comprends cela parfaitement. À quoi bon remuer ? À quoi bon sortir d'un endroit où il fait bon chaud, d'un bon refuge bien confortable où l'on vous offre tout gratis ? Aussi loin que je remonte dans ma mémoire, mon premier souvenir est celui du froid, neige et glace dans le caniveau, givre sur les vitres, sueur glacée sur les murs glauques de la cuisine. Pourquoi les gens vont-ils chercher pour vivre, les cieux étrangers de zones soi-disant tempérées, comme on les nomme à tort ? Parce qu'ils sont par nature idiots, limaçons et couards.

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