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26/12/2012

Lovecraft l’hyperboréen

Lovecraft l’hyperboréen

( GRECE – 1979 )

 

"Le sang d’un million d’hommes n’est pas versé pour rien s’il permet la naissance d’une légende glorieuse qui fait vibrer la postérité… et la raison pour laquelle il a été versé n’a aucune importance" (Lettres d’Arkham).

 

Dans un article du Figaro Magazine paru il y a quelques mois, Christian Durante évoquait l’effervescence venimeuse provoquée dans le marais de l’idéologie dominante par la publication, aux éditions Christian Bourgeois, du tome I des Lettres de Lovecraft. On connaît la virtuosité du parti intellectuel à précipiter dans le ghetto des geôles inquisitoriales ses enfants prodiges devenus un beau jour traîtres et renégats. Ce phénomène est en train de se reproduire avec Howard Phillips Lovecraft dont l’œuvre, enfin perçue sous son jour véritable, apparaît aux milieux bien pensants comme un intolérable défi.

Alors que d’aucuns célébraient, il n’y a pas si longtemps encore, le reclus de Providence et "l’étrange génie venu d’ailleurs", les thuriféraires de la Conscience Universelle découvrent avec un frisson d’horreur sacrée un Lovecraft antidémocrate, païen et viking par surcroît, "un adorateur de Thor, Wotan et Alfader qui fait retentir de sa voix rauque le royaume des morts de Niffleheim". Faute de pouvoir l’ensevelir dans l’oubli "par delà le mur du sommeil", ils tentent de culpabiliser le lecteur en lui suggérant que son épopée cosmique vers les minarets étincelants de la lointaine Kadath est une voie dangereuse et singulièrement blasphématoire pour l’homme de notre temps épris des enclos rassurants du pâturage démocratique.

Au vrai, c’est avec une vigueur rarement égalée que l’auteur stigmatise ces "idées modernes" dont Nietzsche avait déjà chanté le crépusculeLa démocratie ? une "fausse idole", tout juste bonne à entretenir "l’illusion des classes inférieures". L’égalité ? "une plaisanterie". Le progrès ? "une illusion". La psychanalyse ? des "marottes éphémères". L’érotisme ? "une qualité plus animale que noblement humaine".

Né le 20 août 1890 à Providence parmi des chrétiens orthodoxes, en plein milieu puritain, ce citoyen américain qui "chantait God save the King quand les autres chantaient America" stupéfie sa famille à l’âge de huit ans en se déclarant "païen romain". Alors que la Bible reste pour lui un monde étranger qui le fait bâiller d’ennui, la mythologie gréco-latine lui parle d’une patrie mythique auréolée bientôt de toute la magie des royaumes crépusculaires qu’il découvre à travers son ascendance "teutonne" et les contes fantastiques de Machen, Poe et Dunsany.

Quand on est à ce point sensible à la voix du ruisseau modulant "pour les faunes cachés, les aegipans et les dryades, quelques incantations runiques", on peut se proclamer "païen jusqu’à la moelle des os". Ce paganisme originel est la sève puissante d’une œuvre aux méandres plus sinueux que le fleuve "Oukranos", aux noirceurs d’ébène plus compactes que la "fosse aux Shoggoths", aux échos plus lancinants que les délirants appels des "Montagnes hallucinées". Paganisme viscéral aux sources multiples où, à côté de divinités familières telles que Cybèle, Hermès ou Apollon, nous côtoyons des présences beaucoup plus inquiétantes, qu’elles aient pour noms Dagon, les Maigres Bêtes de la Nuit ou Shub-Niggurath, le bouc aux mille chevreaux qui hante les forêts du Maine.

Contrairement à l’œuvre de ses prédécesseurs, Machen et Dunsany, chez qui le mythe demeure le plus souvent fragmentaire, Lovecraft est parvenu à structurer ces différents mythes en une vision du monde cohérente grâce au livre noir du "Nécronomicon", gardien des secrets immémoriaux d’un "cosmos aveuglément impersonnel".

Ouvrons cette bible païenne aux versets redoutables et sibyllins dictés par "celui qui chuchotait dans les Ténèbres" et plongeons résolument "dans l’Abîme du Temps".

Au commencement étaient les Grands Anciens. Leur royaume est Kadath, la cité d’onyx érigée dans l’immense plaine froide d’Hyperborée et "couronnée d’un diadème d’étoiles inconnues". Constellations que virent peut-être scintiller les premiers Ases en leur citadelle d’Asgard. Plongés dans un profond sommeil, ces Anciens inspirent parfois leurs rêves aux hommes de la terre, monde qu’ils habitèrent jadis avant d’émigrer en leur austère patrie ceinte de montagnes titanesques sculptées à leur effigie. D’humeur ombrageuse et hautaine, vivant dans l’intimité des grands vents, des brumes et des nuages prompts à les dissimuler aux regards sacrilèges, ils vénèrent la démesure et la grandeur, n’hésitant pas, le cas échéant, à reconnaître comme un des leurs l’audacieux qui a osé se frayer un chemin jusqu’à eux, tel Randolph Carter : "Nous vous saluons Randolph Carter, car votre audace vous a fait l’un des nôtres" (Démons et merveilles).

Mais l’issue de la quête restera toujours indécise, menacée dans son dénouement favorable par l’irruption à tout instant possible des "Autres dieux", les terrifiants "dieux de l’extérieur" que rencontre Barzaï le Sage quand il escalade le Hatheg-Kla aux premiers âges du monde. Délaissant les hautes terres du rêve pour des abîmes plus lointains de la vie originelle, le fils de Prométhée s’expose à une confrontation plus que déplaisante avec Yog-Sothoth, le terrible "gardien du Seuil", et Nyarlathotep, "horreur des formes infinies, âme et messager des Autres dieux" et image blasphématoire du "Chaos rampant". À moins qu’une intrusion au cœur du vide ultime ne fasse de lui la proie du "sultan des démons" où, dans les cavités inconcevables et sombres qui s’ouvrent au delà du temps "se goinfre le vorace Azathoth, au milieu des battements sourds et insensés d’abominables tambours et des faibles lamentations monotones d’exécrables flûtes".

Nullement gratuite, une telle mythologie doit s’interpréter comme la dimension onirique d’une véritable cosmogonie. Lovecraft insiste en effet souvent sur l’absence de "valeurs absolues" et de "but précis" dans un univers où "le plan de la création est, dans son entier, un pur chaos". Régi par des dieux à son image, plus soumis aux caprices du hasard qu’aux lois de la nécessité, ce monde est, quant au fond, assez proche de celui de Nietzsche. La vision de l’Histoire qui l’inspire apparaît ainsi aux antipodes de tout messianisme, qu’il soit chrétien ou marxiste, qui verrait dans le devenir historique l’empreinte d’une finalité alors que "l’aveugle cosmos broie sans but le néant pour en extraire quelque chose et broie par retour ce quelque chose en un nouveau néant".

Comment assigner dès lors à l’homme une place privilégiée au sein "des insondables tourbillons de l’infini et de l’éternité" ? Pas plus que le cosmos, l’humanité dans son ensemble ne saurait avoir "aucun but de quelque nature que ce soit". On voit mal, alors, pourquoi "une conscience puissante et réfléchie aurait choisi cette excroissance purulente comme le seul point où envoyer un fils unique dont la mission est de racheter ces poux auxquels nous donnons le nom d’êtres humains". Dans un monde privé de sens, où le bien et le mal ne sont que les ornements d’une perspective dont la seule valeur dépend "du hasard chanceux qui fit de nos pères des êtres doués de sensibilité", il faut savoir "rire froidement et de bon cœur avec les dieux à barbe blonde parmi les ombres de Ragnarok qui s’allongent". Mais ce rire, à la fois tragique et joyeux, ne se veut à aucun moment la marque d’une quelconque amertume car il entend célébrer le destin. Aussi ne saurait-il engendrer qu’un sentiment de malaise et de répulsion instinctive chez nos contemporains enivrés des parfums délétères d’idéologies rassurantes professées par les "faux dieux" de "pitié aveugle et de peur".

Car des hommes "dégénérés", "incapables d’élever leurs yeux vers l’espace et d’assumer leurs rapports avec l’infini" ont succédé au règne grandiose des Anciens dont l’empreinte demeure gravée à travers les architectures fabuleuses dont seuls quelques archéologues soupçonnent aujourd’hui l’existence. À la force et à la volonté ont fait place la faiblesse et la pusillanimité vénérées désormais comme autant de vertus. Prisonniers de leur vie médiocre, étrangère à la Beauté et à la Puissance, les hommes ont plongé la Terre dans la banalité et la laideur. Pourtant, en marge de la masse vulgaire et vociférante, souvent persécutés et taxés de sorcellerie pour leur côté non-conformiste et "inquiétant", agissent quelques êtres différenciés possédant "toutes les caractéristiques qui les élèvent à l’état d’êtres humains". La mission de ces "initiés" est de préparer le retour des Grands Anciens sur la Terre "qui n’a plus aucun dieu qui soit vraiment un dieu".

Entreprise au demeurant périlleuse, constamment menacée par "l’éternel non" et la rage nihiliste des "Autres dieux". Ce danger se dévoile avec un relief saisissant dans les dernières œuvres publiées en collaboration avec August Derleth et rattachées au Mythe de Cthulhu. Au point que l’auteur, pour suggérer le combat titanesque dont notre planète est désormais l’enjeu, montre ses personnages affrontés en une lutte manichéenne, cosmique et éternelle : "les Vieux, ou Anciens, les Dieux Aînés issus du Bien cosmique, et ceux qui sont issus du Mal cosmique, qui portent différents noms, eux-mêmes appartenant à différents groupes comme s’ils étaient associés aux éléments tout en les transcendant" (Le masque de Cthulhu).

Lovecraft rejoint ici le monde de la Tradition que Julius Evola définit comme une lutte permanente entre des puissances métaphysiques : forces ouraniennes de la lumière et de l’ordre, d’une part, forces obscures, telluriques, du chaos et de la matière d’autre part (Les hommes au milieu des ruines).

Comme dans l’Edda, enchaînés par la magie des Grands anciens, les "Autres dieux" attendent, derrière la "grille des ténèbres extérieures", l’occasion de reconquérir leur antique pouvoir. Car le "charme" qui les tenait liés n’est pas éternel et l’ère qui s’annonce apparaît grosse de menaces. Parmi ces créatures de "l’Âge Sombre", Lovecraft a décerné un rôle majeur au Grand Cthulhu qui, au fond des abîmes sous-marins, dans sa cité de R’lyeh, rêve de "gloire et puissance pour l’éternité". Énorme masse informe et protoplasmique capable de se métamorphoser à volonté, ce monstre terrifiant, dont on perçoit parfois le chuintement hideux au cours des rêves les plus fous, est le symbole même des forces de dissolution qui, plus que jamais, menacent peuples et cultures. D’autant que, selon l’expression de René Guénon, les adeptes de la "Contre-initiation", particulièrement actifs en cette "fin de cycle", s’avèrent les alliés inespérés de tous les réductionnismes totalitaires dont "le désert glacé de Leng" offre un horrible avant-goût.

Qu’ils soient au service du Cthulhu ou de quelque autre divinité maléfique, qu’elle se nomme Hastur, Llöigor ou Ithaqua, les alliés terrestres de "Ceux du dehors" sont dotés d’un physique promis aux altérations les plus sordides : marchands à l’œil torve et à la bouche démesurée, coiffés d’un large turban apte à dissimuler une anomalie par trop choquante (Démons et merveilles) ; poissons-hommes-grenouilles aux mains palmées, au corps squameux, pustuleux et luisant, perversion ultime d’une longue suite d’alliances monstrueuses dont l’épicentre paraît être "le récif du Diable" au large de la ville d’Innsmouth (Le cauchemar d’Innsmouth). Étrange cité aux "noires fenêtres béantes" et aux "bicoques abandonnées" qui n’est que l’avant-poste des Êtres de la Mer, sectateurs du Grand Cthulhu. Dans ce cloaque de dégénérescence collective où règne en permanence "une abominable odeur de poisson", la plupart des habitants, d’une "hideur reptilienne", s’en iront rejoindre la horde des "Profonds" qui hantent les ruines de la ville engloutie. Telle est la rançon dans un monde qui refuse de subordonner les valeurs mercantiles à des instances plus hautes.

Quel contraste avec la noble prestance des marins d’Inquanock que Randolph Carter découvre appartenir à la "race des dieux" ! À travers leurs chants sublimes évoquant des contrées lointaines, on décèle cette nostalgie passionnée, si caractéristique de l’âme germanique, d’un passé de gloire dont le souvenir demeure inscrit à même le visage du dieu, dressé comme une pierre d’appel face aux étendues nordiques : "Impitoyable et terrible brillait ce visage que le couchant incendiait, si grand qu’aucun esprit jamais n’en prendrait la mesure et que Carter comprit aussitôt qu’il n’était l’œuvre d’aucun homme".

Inquanock, la cité d’onyx "aux dômes arrondis et aux encorbellements recouverts de cristal" vit dans le culte fervent des Grands Anciens dont le retour régénérera le monde quand seront à nouveau réunies les conditions favorables "à l’épanouissement des choses belles, les beaux édifices, les nobles cités, la littérature raffinée, un art et une musique élaborés… ".

Aux générations grotesques et répugnantes des créatures d’Innsmouth s’oppose ici la puissance maîtrisée, la noblesse et la solennité des cortèges régis par un rite mystérieux : "Quand le profond carillon du beffroi vibrait au-dessus du jardin de la ville et que des sept loges situées près des portes du jardin lui répondaient les cors, les violes et les voix, de longues théories de prêtres masqués et encapuchonnés de noir sortaient par les sept portes du temple, portant devant eux, à bout de bras, de grands récipients d’or d’où s’élevait une singulière vapeur. Les sept processions marchaient avec orgueil sur une seule file, chacun jetant la jambe en avant sans plier le genou, et descendaient les chemins qui conduisent aux sept loges du temple".

Lovecraft dont, on ne le soulignera jamais assez, les fictions fantastiques sont avant tout la projection dans le cosmos de sa vision de l’Histoire et partant, du devenir de la civilisation occidentale, pense qu’un choix crucial s’offrira bientôt au vieux continent : disparaître en tant qu’ensemble de peuples de culture au sein d’une masse anonyme et aussi niveleuse des différences que les "Shoggoths" de la "Cité sans nom", ou bien reconquérir une identité altérée par la longue éclipse solaire qui suivit l’exil des Anciens dieux. Pareil aux esclaves de Nyarlathotep, l’homme européen n’a vénéré que trop de "Bêtes lunaires" dans les nécropoles moisies de sa mauvaise conscience. Il est grand temps de refermer les "trappes" scellées jadis par la sagesse des Anciens (Dans l’abîme du temps) d’où surgit périodiquement quelque nouvelle entité blême et fongoïde, interlude éphémère et nauséabond dans l’existence larvaire d’une société refroidie.

Comme Nietzsche, Lovecraft est convaincu que seul l’avènement d’un homme nouveau pourra conjurer la fatalité du déclin en redonnant un destin historique au vieux monde moribond. C’est pourquoi à plusieurs reprises dans ses lettres, l’auteur insiste sur la valeur irremplaçable de l’action vécue dont "l’art est seulement un substitut plus ou moins satisfaisant". À plus forte raison lorsque cette action engage tout le destin d’un peuple rassemblé sous la tutelle énergique de celui en qui s’expriment les pulsions profondes de l’âme collective : "Aucune imitation mesquine, aucun frisson livresque d’occasion n’équivaut au millionième de frisson authentique qu’éprouve l’homme fort qui met en mouvement des destins multiples et qui marche aux côtés du Destin en qualité de frère ou de représentant".

Il est donc naturel que l’auteur déclare "admirer la force, les déploiements concentrés d’énergie cosmique qui amènent du changement" et dont on peut suivre la trace dans l’empire romain et le monde germanique. Réflexions qui conduisent Lovecraft à souhaiter ardemment l’avènement d’un nouvel Imperium qui pourrait être le creuset d’où surgirait, comme Minerve casquée, un Occident régénéré. "Puissance… Imperium… Gloria romana". Cette exaltation de la puissance qui est "la valeur suprême pour toute l’humanité normale" trouve son expression la plus haute dans la "valeur guerrière" devenue aujourd’hui incompréhensible "en ces temps de combat en série, mécanique, à longue distance". Rejoignant encore Julius Evola, Lovecraft voit dans l’idéal guerrier non pas "l’apologie grossière de la destruction", mais "la formation calme, consciente et maîtrisée de l’être intérieur et du comportement", la chance d’accéder à une forme "d’impersonnalité active" comme en témoigne son rejet formel de toute "sentimentalité romantique" et d’émotions non contrôlées.

Mais, au lieu de la préfiguration du surhomme à venir, ou plus modestement, de l’homme véritable, c’est plutôt le spectacle navrant du "dernier homme" que lui offre la vue de nos contemporains intoxiqués par des "idéaux pacifistes d’une race sur son déclin". Laissons aux dévots du freudisme et de son "symbolisme puéril" le soin de sonder l’inconscient de celui qui n’hésite pas à écrire : "je hais l’homme", "je déteste la race humaine". L’outrance volontaire provocatrice de tels propos est avant tout destinée à dénoncer la platitude d’une civilisation décadente qui, au nom d’idéaux émasculés vénérés par 2000 ans de "superstition syrienne" a renoncé aux pensées "simples, viriles, héroïques, qui même si elles ne sont pas vraies, sont sûrement belles parce qu’elles sont recouvertes d’une grande épaisseur du lierre de la tradition". Ainsi, à travers la description cauchemardesque d’un quartier de Manhattan aux silhouettes "vaguement modelées dans quelque limon puant et visqueux résultant de la corruption de la terre", l’auteur stigmatise en réalité "la corrosion empoisonnée et la putréfaction de la vieille Amérique en décrépitude avec la malsaine prolifération d’une pierre qui s’étale en largeur et en hauteur". Diagnostic ô combien prémonitoire et qui à travers la critique de la "ville marchande", étrangère à l’âme de "l’ancien peuple des colons" annonce les propos cinglants de Jean Cau dans La Grande Prostituée dont certaines descriptions ne sont pas sans analogie avec ces métaphores obsédantes que Lovecraft excelle à utiliser chaque fois qu’il veut provoquer un réflexe de répulsion panique : masses gélatineuses et protéiformes "semblables à un conglomérat de bulles", "dhôles" aux extrémités visqueuses et décolorées familiers de tous les ossuaires…

C’est pour avoir su s’ancrer si bien dans les cauchemars de son époque que l’œuvre de Lovecraft parvient à transcender l’Histoire dans une appréhension de la pure horreur. Car "tout art authentique est localisé et possède des racines profondément enfoncées dans le sol ; même lorsqu’on se met à célébrer les terres crépusculaires et lointaines, on ne célèbre rien d’autre, en fait, que les mérites de son propre pays déguisé en contrée fabuleuse", laquelle nous est d’autant plus chère qu’elle apparaît gravement menacée.

À l’occasion d’une étude sur Lovecraft parue dans les Cahiers universitaires en 1966, Jean Moal se demande "si nous ne sommes pas là devant l’une des plus extraordinaires sagas dues à un conteur humain, la dernière à ma connaissance". Saga à la mesure d’un monde aux horizons singulièrement élargis par les découvertes en tous genres, grosses d’épopées cosmiques dont l’Héliopolis d’Ernst Jünger constitue le génial exorde. Mais, comme son frère spirituel d’outre-Rhin, Lovecraft sait que la science, aussi loin qu’elle recule l’étendue de ses frontières, ne parviendra jamais à lever le dernier voile du mystère qui repose au fond de l’inconnu. De même qu’il est vain de prétendre explorer notre cosmos intérieur à grand renfort d’introspection socratique. "La vérité est que je ne suis rigoureusement pas intellectuel". À l’idée qui morcelle et divise, Lovecraft préfère l’image capable d’unifier les contraires et qui s’adresse à la sensibilité beaucoup plus qu’à l’esprit.

L’imagination et le rêve qui n’ont rien à voir avec "la fausseté, la stupidité et l’incohérence de la pensée", apparaissent une source autrement plus féconde que les concepts arides des philosophes car ils sont les dépositaires fidèles de tout notre héritage mythique. C’est pourquoi, en prélude à sa quête, Randolph Carter demande au rêve de le "noyer au fond des vieilles sources" en le rapatriant au cœur de son ancestrale lignée. C’est bientôt le prodige de l’enfance retrouvée, chrysalide miraculeusement sauvée de "l’inharmonie" et de la "laideur" et qui, libérée des affres du temps linéaire, sait désormais que "tout ce qui a été, est et sera, existe simultanément". Le rêve est assurément le "grand refuge" des esthètes aux goûts rares et raffinés, tels le roi Kuranès, prince d’un merveilleux royaume intemporel dans l’Ooth-Nargaï. Cet ultime descendant d’une "noble famille ruinée par un brasseur millionnaire particulièrement odieux" évoque irrésistiblement la figure d’Antoine IV, roi de Patagonie, dans Le jeu du Roi de Jean Raspail. Car même si "le ressac joue avec le corps d’un vagabond qui a traversé à l’aube un village désert", Kuranès restera à jamais roi au cœur de l’Ooth-Nargaï dans sa cité de Céléphais "et ses galères voguant vers le ciel".

Éternel défi au "Gouffre noir" où griffent, mordent et se déchirent les larves des "Autres dieux", se dresseront à jamais, dans la lumière dorée du rêve apollinien, Kiran "et ses terrasses de jaspe", Thran, aux milles spires incendiées par le soleil couchant et Serranian, "la cité de marbre rose des nuages"…


1979.


GRECE >>> http://grece-fr.com/

 

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Kadath, par Sergey Musin

24/12/2012

Augustin Eugène Scribe

Augustin Eugène Scribe est un dramaturge et librettiste français, né le 24 décembre 1791 à Paris, où il est mort le 20 février 1861.

Fils d'un marchand de soieries, Eugène Scribe naquit le 24 décembre 1791 à Paris.

Il suivit des études secondaires au collège Sainte-Barbe avant de faire son droit.

Passionné de théâtre, il avait à peine dix-huit ans qu'il composait déjà, avec ses amis Casimir Delavigne, Henri Dupin, Charles-Gaspard Delestre-Poirson, des pièces de théâtre qui passèrent inaperçues : Les Dervis (1811), L'Auberge ou les Brigands sans le savoir (1812), Thibault, comte de Champagne (1813), Le Bachelier de Salamanque, La Pompe funèbre (1815). En 1815, une comédie intitulée Une nuit de la garde nationale, écrite en collaboration avec Delestre-Poirson, rencontra enfin le succès et lança une carrière dramatique qui coïncida avec la Restauration.

Dès lors ce fut pour Scribe une longue suite de succès. Grâce à de nombreux collaborateurs dont Germain Delavigne ou Jean-François Bayard qui épousa sa nièce, Scribe, qui fut l'un des auteurs français les plus prolifiques et l'un des librettistes les plus féconds, composa près de cinq cents pièces : comédies, vaudevilles, drames, livrets d'opéras ou de ballets. Il publia également des romans, qui n'eurent pas autant de succès que ses ouvrages dramatiques.

Il fut élu à l'Académie française le 27 novembre 1834. Il résida à Meudon au 23 route des Gardes au Château des Montalais. Il est le père putatif de Georges Coulon, vice-président du conseil d'État de 1898 à 1912. Il mourut le 20 février 1861 à Paris. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

(Wikipedia)

 

>>> http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Scribe

 

Kurgan : Voilà voilà…

Pour tout dire, je n’avais jamais entendu parler d’Augustin Eugène Scribe (père putatif  de Georges Coulon et beau-frère de Camille Pelletan, tout de même ! Fallait le signaler !) avant aujourd’hui…

Je ne connais aucune de ses œuvres, ni même aucun des autres gonziers cités dans cet article… et je n’en ai franchement rien à cirer ! Mais bon, je me suis dit qu’ayant eu la malchance de venir au monde un 24 décembre, personne ne doit jamais se remémorer sa naissance… et parler de lui !?!!!

Alors fuck, comme ce Bouquinorium fait partie des 17 blogs (francophones) qui vont poster quelque chose aujourd’hui ; j'en profite pour réparer cette injustice…

Et je consacre ma note du jour à ce brave homme…

Au visage jovial et sympathique.  

Là !

A dater d'aujourd'hui, nos mille (et quelques) lecteurs et lectrices sauront tous et toutes que le 24 décembre commémore également la naissance d'A.E Scribe !  

 

augustin eugène scribe

19/12/2012

Collection B.A.-BA / Editions Pardès.

« B.A.-BA QIGONG » par Gérard Edde

 

Fort d'une expérience de cinq mille ans, le Qigong s'impose comme une somme d'exercices de santé simples et efficaces. Le Qigong développe à son maximum notre potentiel naturel de guérison, et notre capacité à répondre au stress du monde actuel.

Sa pratique prend sa source dans les meilleures méthodes de la médecine traditionnelle chinoise, des arts martiaux et des trois grands mouvements spirituels de la Chine ancienne : taoïsme, bouddhisme et confucianisme.

Ce B.A.-BA du Qigong vous propose une approche raisonnée et progressive du Qigong grâce à une sélection rigoureuse des exercices les plus traditionnels et les plus efficaces. Vous y découvrirez : Le Qigong des six sons de guérison pour renforcer les organes vitaux par la respiration, la visualisation et les vibrations du son de la voix / Les exercices en position allongée de Ma Litang destinés à renforcer l'énergie vitale / Le Qigong ancien de la Porte du Dragon que les taoïstes employaient pour développer l'énergie vitale invisible : le Qi / Le Qigong secret de la régénération des moelles utilisé par les moines Shaolin pour renforcer leur immunité et leur système osseux / Les principales erreurs à éviter lorsque l'on commence à s'adonner à cet art de santé séculaire / Un index pratique des troubles de santé et des Qiqong correspondants.

L'auteur, qui enseigne le Qigong depuis plus de vingt ans, a puisé aux racines chinoises les plus authentiques.

 

Pardès 2000 / 128 pages / 21x14 cms / 190 grammes.

Nombreuses illustrations.

Etat = Nombreuses petites traces/marques de manipulation(s) et/ou stockage sur plats. Ainsi que quelques phrases soulignées (au crayon) au gré des premiers chapitres. Mais rien de bien grave néanmoins, l’intérieur, riche en croquis et illustrations est sain… et l’ensemble (quelque part entre moyen+ et bien) est tout à fait O.K/bon pour le service !

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« B.A.-BA Néo-Paganisme » par Christian Bouchet

 

A Moscou comme à Los Angeles, à Paris comme à Valparaiso, dans les mégalopoles occidentales comme dans les plus petits villages de province, des hommes et des femmes, malgré deux mille ans de christianisme, se disent encore païens. Ils rendent un culte à héra, à Wotan, à Perun, à Horus et à la multitude des autres dieux anciens.

Ce B.A.-Ba du néo-paganisme leur est consacré. Le lecteur y découvrira les différentes familles de ce courant religieux : le druidisme, l'odinisme, la wicca, le pythagorisme et l'hellénisme, le néo-paganisme d'origine égyptienne et, plus curieux, le judéo-paganisme. Il prendra la mesure de certaines spécificités nationales (en Allemagne, en Italie, en France, dans les pays de l'ex-bloc soviétique) qui ont fait éclore des variétés originales de néo-paganisme. Enfin, il pourra s'interroger sur le néo-paganisme comme phénomène sociologique et comprendre comment et pourquoi on devient néo-païen, quelles sont les pratiques de ce milieu, comment elles influent sur le mode de vie de ses membres, quelle est la place du néo-paganisme dans les Nouveaux mouvements religieux. Au détour des pages, le lecteur aura rencontré des personnages célèbres, d'autres totalement inconnus, des savants renommés et des illuminés, des hommes de droite et des révolutionnaires de gauche, etc… Il pourra ainsi prendre conscience du fait que le néo-paganisme est, à la fois, un et multiple et que le polythéisme attire autant de types humains différents qu'il y a de dieux.

Une histoire approfondie, et sans complaisance, de toutes les variétés du néo-paganisme contemporain.

 

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« B.A.-BA Magie Runique » par Jean-Paul Ronecker

 

Runes : un mot qui évoque le mystère, la magie, et fait surgir en nos mémoires l'écho de la fabuleuse épopée des Seigneurs de la Mer, les Vikings. Les runes, ancien alphabet sacré des peuples germano-scandinaves, ont très tôt été utilisées à des fins purement magiques et divinatoires. Issues du vieux paganisme, ces lettres anguleuses, destinées à être gravées sur la pierre ou des matériaux durs, ont toujours été enveloppées d'une aura de mystère.

C'est Odin lui-même qui, par son sacrifice à la Fontaine de la Sagesse et sur l'Arbre du Monde, Yggdrasill, nous légua les runes. Signes magiques par excellence, les runes étaient utilisées par les prêtres et mages de l'antique Germanie, aussi bien que par les Vikings, et les colons Saxons dans les îles britanniques. La magie Tunique a rayonné sur toute l'Europe du Nord et du Nord-Ouest, et les Vikings la portèrent jusque sur les rives du Danube, dans les plaines arides du Moyen-Orient, et même en Inde.

Ce B.A.-BA de la magie runique guidera, pas à pas, dans le labyrinthe des runes où, à chaque détour du sentier, se révèlent les dieux et déesses du Nord. Il vous dévoilera le sens de ces signes infiniment mystérieux, qui sont les reflets des forces cosmiques qui baignent le Multivers nordique, cet Univers multiple composé de neuf plans d'existence, et dont la conception rejoint les idées les plus avancées de la science moderne.

La magie runique est donc ainsi un art d'hier, d'aujourd'hui et de demain, et elle apportera la Lumière à quiconque est à la recherche d'une spiritualité tant ancienne que futuriste. Ce livre vous donnera des bases sérieuses pour débuter dans l'art ardu de la magie runique, et vous permettra de vous perfectionner, à travers un enseignement clair et précis et des exemples concrets. Faites-en bon usage.

 

Pardès 2004 / 128 pages / 21x14 cms / 200 grammes.

Nombreuses illustrations.

Etat = Quelques petites marques de stockage et/ou manipulations sur plats. Ainsi qu’un tout petit choc (1,5 mm) sur couv’… mais bon, l’exemplaire est « bon / bon+ » et tout à fait O.K !

>>> 5 €uros. / Vendu !  

 

Prix neuf = 11,40 €uros.

Ailleurs = De  6 à 7,50 €uros sur priceminister

5,05 €uros sur Amazon.fr

 

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« B.A.-BA Gaulois » par Pierre Gillieth 

 

Mieux connaître aujourd'hui « nos ancêtres les Gaulois », c'est renouer avec notre plus longue mémoire. Arrivés vers 1500 avant notre ère, les Celtes ont insufflé un souffle civilisateur sur toute l'Europe de la fin de l'âge du bronze et, surtout, de l'âge du fer. Ils conquirent la Gaule, à l'orée du premier millénaire avant J.-C.

C'est ainsi que naquit la civilisation gauloise, beaucoup plus riche et développée que certains le croient. Une civilisation avancée, culturellement et artisanalement brillante, différente de celles de la Grèce et de Rome en bien des points (oralité, religion, art non représentatif…), techniquement ingénieuse (les Gaulois ont inventé, notamment, la moissonneuse ou le tonneau). Le lecteur retrouvera dans la Gaule de nos ancêtres bien des traits de caractère qui perdurent aujourd'hui dans notre peuple. Ce B.A.-BA des Gaulois permet de s'initier à la riche civilisation gauloise, de découvrir les origines des Gaulois, leur Histoire, la geste de Vercingétorix, le premier héros de notre Histoire collective. Mais, également, leur langue, leur religion, leur vie quotidienne, leur art et leur manière de faire la guerre.

On remontera le temps, dans les rues des antiques Bibracte et Lutèce. Et l'on terminera ce voyage de deux mille cinq cents ans par la fusion gallo-romaine. C'est aussi l'occasion de découvrir des pages méconnues de l'Histoire gauloise, comme l'ultime résistance d'Uxellodunum, la vérité sur les sacrifices humains, les mots gaulois qui existent encore dans notre langue, qui furent les empereurs gaulois, comment nos ancêtres étaient perçus par leurs voisins antiques ou quelle influence les Gaulois peuvent avoir dans la littérature, la bande dessinée ou le cinéma… 

 

Un remarquable survol de la civilisation gauloise (…) le parfait petit essai pour tester sa « plus longue mémoire » sur « nos ancêtres les Gaulois »! (Résistance)

Pierre Gillieth réussit le plus difficile : donner un panorama complet, vivant, coloré du monde gaulois. Un livre à mette absolument entre les mains d'élèves qui n'entendent quasiment plus parler des Gaulois à l'école. (Terre et Peuple)

Petit ouvrage pédagogique, illustré de gravures et de dessins fort bien venus. (Écrits de Paris)

Une série d'aperçus sur les Gaulois… (L'Archéologue)

Petit livre passionnant de bout en bout. (Rivarol)

Dans la désormais célèbre collection B.A.-BA des éditions Pardès, voici un petit livre sur les Gaulois qui, s'il n'ambitionne pas de rivaliser avec les travaux des spécialistes, n'en constitue pas moins une bonne synthèse sur le sujet, en même temps qu'une fort agréable introduction à cette riche civilisation gauloise dont les Français sont pour partie les héritiers. (Alain de Benoist, Éléments.)

Voici un petit livre sympathique, organisé de façon pratique. (La Nouvelle Revue d'Histoire)

 

Pardès 2005 / 128 pages / 21x14 cms / 190 grammes.

Nombreuses illustrations.

Etat = Quelques toutes petites marques de lecture/manipulations, mais rien de bien grave. L’intérieur est propre et sain, l’aspect général est à estampiller entre bon et bon+… et le tout est agrémenté d’un bel envoi (nominatif, par contre) de l’auteur en page de garde !

>>> 6,50 €uros. / Vendu ! Temporairement indisponible.  

 

Prix neuf = 11,40 €uros.

Ailleurs = De  5 à 8,40 €uros sur priceminister

De 7,69 à 8,40 €uros sur Amazon.fr

 

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15/12/2012

Jean-Paul BOURRE

Jean-Paul BOURRE : « L’élu du Serpent Rouge »

 

Quel secret recèle le cours de la Bièvre, cette rivière enterrée au cœur de Paris sous l'église Saint-Médard, ancienne place forte mérovingienne aux origines plus lointaines encore ? Quelle guerre livrent les « mousquetaires du Président », spécialistes des tables d’écoute et des éliminations discrètes, en recherchant le manuscrit maudit du « Serpent rouge » ? Luttent-ils contre l’organisation qui a poussé l’Élu du « Château » à procéder au marquage occulte de Paris par des monuments dont la disposition répond au plus dangereux rite d’initiation ?

Ministres, aventuriers, journalistes se livrent, entre les sites sacrés de Paris, de Venise ou de la Haute-Égypte, à une course impitoyable pendant que le monarque de la République reçoit à sa cour astrologues, mages et devins dans l’attente d’une réponse des Dieux.

 

Les Belles Lettres - 2005.  

303 pages / 24 x 15,5 cms / 460 grammes.

Etat = Quelques (inévitables, mais infimes) traces de stockage/manip’ sur plats… mais O.K. Intérieur sain et propre, état général entre bon+ et très bon !   

>>> 13 €uros. / Vendu !  

 

Prix neuf / indiqué sur le livre – quatrième de couv : 17 €uros.

 

Jean-paul BOURRE, L’élu du Serpent Rouge, ésotérisme, occultisme, mystère, mystères, polars, politique, complot, aventure

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11/12/2012

Les seigneurs de la lande

De retour en stock :

 

Pauline GEDGE : « Les seigneurs de la lande »

 

Au premier siècle après J.C., à des milliers de kilomètres de Rome, sur la lande balayée par les vents, au bord des rivages inhospitaliers d'Albion, vivent des tribus celtes, aux mœurs rudes, farouchement attachées à leur indépendance.

A la mort de Cunobelin, ses trois fils se disputent la succession. Profitant de ces querelles intestines, les légions romaines débarquent, écrasent les barbares, incendient leur place forte. Accompagné de sa femme et de quelques seigneurs, Caradoc, l'un des fils du roi, choisit de s'enfuir pour organiser la résistance.

Certains l'accueillent en sauveur, telle Boudicca, la reine des Icéniens, d'autres le trahissent, comme Aricia l'ensorceleuse, que Caradoc n'a jamais pu oublier tout à fait…

 

Comme dans « La Dame du Nil » la grande romancière canadienne s'est attachée à faire revivre des personnages ayant réellement existé. Et ceci donne une force singulière à ce fantastique roman dont la richesse historique n'est jamais prise en défaut. Là encore, Pauline Gedge réserve une grande place aux femmes puisque ce sont elles aussi qui écrivent l'Histoire. Combattant aux côtés des hommes, l'épée à la main, elles acquièrent un authentique pouvoir de décision. Seules la passion et la jalousie les font parfois faillir et les entraînent sur le chemin de la trahison.

De ce roman jaillissent des combats singuliers, des histoires d'amour, des ambitions déçues, des batailles sans merci, des vengeances cruelles et tout un flot de larmes et de sang. Mais on succombe aussi au charme envoûtant et rugueux des vastes huttes tapissées de peaux de bêtes, des torchères qui grésillent, de la puissante odeur de la venaison et surtout du vent humide et doux qui fait voleter, sur cette terre rousse, une brume légère, si légère…

 

J’ai lu – 1982 / Edition « poche » en 2 volumes.

Total = 699 pages et 345 grammes.

Etat = tout à fait O.K ! Quelques petites marques/traces de manipulations et/ou stockage, mais rien de bien notable… et comme les tranches ne sont même pas cassées (les livres n’ont très certainement pas été lus plus d’une fois !?!) et que les intérieurs sont sains et propres…

On peut sans hésiter déclarer ces 2 volumes « bons pour le service » !

Et puis attendez… juste pour Mick Jagger (!?!) et Robert Redford en Gaulois/Celtes façon « tresses et casques à cornes » sur la couv’, cette édition vaut le détour ! Haha !

Les 2 volumes >>> 4,40 €uros. / Vendus !

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Ou 

Balland – 1989 – 577 pages – 23,5 x 15,5 cms – 760 grammes.

Etat = visiblement lu et relu ( fines marques de pliure ainsi qu’une petite salissure sur tranche + traces de stockage et manipulations sur plats ) mais intérieur sain et propre et aspect général tout à fait O.K, bon pour le service !

>>> 4,50 €uros. / Vendu !

 

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10/12/2012

Robin HOBB : Les Aventuriers de la mer

Robin HOBB

 

Cycle « Les Aventuriers de la mer »

 

Collection « Piment » de chez France Loisirs.

9 volumes… pas loin de 4000 pages de magie, d’aventures et de pur bonheur !

 

 

Les Aventuriers de la mer est une série de romans de fantasy écrits par Robin Hobb.

L'intrigue se situe dans le même monde que celui du cycle de L'Assassin royal (du même auteur) mais en des lieux (et avec des personnages) différents.

 

Attention néanmoins : comme cette histoire se situe, chronologiquement, entre le premier et le deuxième cycle de L'Assassin royal… il est préférable de lire les Aventuriers de la mer avant le deuxième cycle de L’Assassin (si vous désirez lire les deux cycles, bien sûr), étant donné que celui-ci dévoile « de fait » une partie de l’intrigue des Aventuriers.

 

Ce cycle prend place à Jamaillia, Terrilville et les Îles pirates, sur la côte loin au sud des Six Duchés. La guerre dans le Nord a interrompu l'Echange, qui est le pilier de Terrilville et les marchands passent des temps difficiles malgré leurs vivenefs, des bateaux magiques. Il fut une époque où posséder une vivenef, construite dans du bois-sorcier magique, garantissait à la famille du marchand la prospérité. Seuls ces bateaux peuvent braver les dangers du fleuve du désert des Pluies, et échanger avec son peuple et leurs mystérieux biens magiques, trouvés dans les ruines énigmatiques des Anciens. Althéa Vestrit attend que sa famille suive la tradition et lui lègue la Vivacia à la mort de son père. Mais le bateau revient finalement à sa sœur Keffria et son mari chalcédien Kyle. Le fier navire devient alors un vaisseau de transport pour le commerce méprisé, mais rentable, des esclaves.

Althéa, laissée pour compte, se résout à faire son propre chemin dans ce vaste monde afin de regagner le contrôle de la vivenef de sa famille. Son vieux compagnon Brashen Trell, l'énigmatique ébéniste Ambre et Parangon, une vivenef résolument folle, sont les seuls alliés qu'elle parvient à se faire. Des pirates, une rébellion des esclaves, des serpents de mer en pleine migration et un dragon nouveau-né sont quelques-uns des obstacles qu'elle devra affronter sur sa route, pour découvrir que les vivenefs ne sont peut-être pas ce qu'elles semblent être et qu'elles ont leurs propres rêves… qu'elles veulent suivre.

( Wikipedia )

( http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventuriers_de_la_mer )

( http://fr.wikipedia.org/wiki/Robin_Hobb )

 

IMPORTANT !!!

Voir ici >>> http://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/...

Pour ce qui en est du cycle de L’Assassin royal.

 

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Robin HOBB : « Le vaisseau magique - Tome 1 »

A Terrilville, une famille de commerçants navigateurs est en péril. Sa seule richesse réside en un magnifique navire, construit en bois sorcier. Le capitaine, père de deux filles est mourant. L’une est mariée et mère de famille, l’autre, Althéa, follement attachée au vaisseau, a grandi sur le bateau au milieu des matelots. Contre toute attente, le vieux capitaine lègue le navire à son gendre. Désespérée, mais résolue, Althéa jure alors de le reconquérir coûte que coûte…

France Loisirs – 2002 – 427 pages – 300 grammes.

 

Robin HOBB : « Le navire aux esclaves - Tome 2 »

La Vivacia, navire en bois sorcier doué d’une conscience et capable de communier avec son capitaine, est le dernier bateau qui subsiste dans la famille des Vestrit. Désormais confié à Kyle, celui-ci compte en faire un transport d’esclaves afin de restaurer la fortune d’antan. Mais pour parvenir à ses fins, il soumet chacun des siens à sa volonté aveugle. Un entêtement lourd de conséquences…

France Loisirs – 2002 – 449 pages – 330 grammes.

 

Robin HOBB : « La conquête de la liberté - Tome 3 »

Privé de liberté après avoir tenté de s’échapper, le jeune Hiémain ouvre son cœur au douloureux apprentissage de la compassion. Tandis que le capitaine Kyle, son père, continue de l’humilier sans relâche, il se préoccupe de porter secours aux malheureux esclaves de la Vivacia, bravant le cruel lieutenant qui a pour mission de le surveiller. Les hommes de l’équipage, ployant sous la férule d’une direction implacable, ne songent plus qu’à se mutiner. Rien, bientôt, ne pourra arrêter le déferlement de leur haine. Hélas, sans qu’ils le soupçonnent, le pirate Kennit guette dans les parages l’occasion de s’emparer d’un navire en état de faiblesse…

France Loisirs – 2002 – 429 pages – 300 grammes.

 

Robin HOBB : « Brumes et tempêtes - Tome 4 »

Dispersés, les membres de la famille Vestrit affrontent les épreuves les plus terribles. A bord de la Vivacia, Kyle va être jugé par les esclaves insurgés. Quant à Althéa, embarquée à bord de l’Ophélie, réussira-t-elle à regagner sa patrie et à retrouver Brashen ? Pendant ce temps, seules pour gérer les vestiges de leurs propriétés, Ronica et Keffria assistent, impuissantes, à la décadence de leur glorieuse maison…

France Loisirs – 2003 – 387 pages – 310 grammes.

 

Robin HOBB : « Prisons d’eau et de bois - Tome 5 »

La Vivacia, le navire en bois-sorcier, a été capturée par les pirates et nul n’a de nouvelles des hommes du clan Vestrit. Pourtant, le pire est à venir ! Pour sauver son navire bien-aimé, Althéa accepte de réarmer Paragon, le navire fou.

Sur la Vivacia, le capitaine Kennit poursuit ses agissements de forban et peut être satisfait. Car il s’achemine vers la réalisation de son rêve : devenir le Roi des Pirates et s’assurer à jamais le contrôle du bateau magique…

France Loisirs – 2005 – 429 pages – 300 grammes

 

Robin HOBB : « L’éveil des eaux dormantes - Tome 6 »

Le Paragon réarmé prend enfin la mer pour accomplir sa mission de sauvetage de la Vivacia avec Brashen, Ambre et Althéa à son bord.

Pendant ce temps, la ville est attaquée et incendiée. Keffria est obligée de fuir avec ses enfants. Mais Malta, fascinée par la cité des Anciens et attirée par la voix du dragon, s’aventure dans la ville souterraine où elle se trouve surprise par un tremblement de terre…

France Loisirs – 2006 – 507 pages – 360 grammes

 

Robin HOBB : « Le seigneur des trois règnes - Tome 7 »

A la suite du tremblement de terre qui a détruit la cité des Anciens, Malta, le Gouverneur et sa compagne dérivent sur le fleuve du Désert des Pluies. Pendant ce temps, à Terrilville, les navires chalcédiens font le blocus du port, la guerre civile réduit à néant l’unité de la cité. L’interruption du commerce, les incendies et les pillages ruinent la ville. Et la Compagne Sérille est sous l’emprise de l’inquiétant Roed Caern…

France Loisirs – 2007 – 388 pages – 280 grammes

 

Robin HOBB : « Ombres et flammes - Tome 8 »

L’affrontement était inévitable entre l’équipage du Paragon et le flamboyant Kennit. Mais Kennit va-t-il enfin atteindre son but : couler Paragon ?

De leur côté, les Chalcédiens, qui ont lancé une attaque contre Terrilville, sont repoussés par le dragon… Quant à Malta et au Gouverneur, d’otages des Chalcédiens qu’ils étaient, ils deviennent prisonniers des pirates qui convoitent une forte rançon pour les rendre à la liberté…

France Loisirs – 2007 – 436 pages – 310 grammes

 

Robin HOBB : « Les marches du trône - Tome 9 »

A Terrilville, on panse les plaies tandis que le Trône de perles est ébranlé par les luttes intestines. Opiniâtre, Tintaglia poursuit sa mission de sauvetage après s’être inclinée, bien malgré elle, devant les exigences de Reyn. Quant au redoutable Kennit, persuadé d’avoir envoyé par le fond Paragon et son équipage, il abandonne toute prudence. Il se croit désormais le maître du monde…

France Loisirs – 2008 – 445 pages – 310 grammes

 

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Collection « piment » de chez France Loisirs.

3897 pages / Poids total = environ 2,800 kg.

Nous n’allons pas vous faire une description détaillée de l’état de chaque livre, et ce volume par volume ! Mais plutôt vous faire un descriptif global de la série… et – de là – vous dire qu’hormis quelques petites marques de lecture et manip’, ainsi qu’une ou deux (très) fines cassures sur la tranche de 2 des 9 tomes ; les livres sont en excellent état, les intérieurs sont sains et propres… et l’ensemble tout à fait bon pour le service !!!

 

Les 9 volumes = 35 €uros. / Vendus ! 

 

( Rappelons pour mémoire qu’il vous faudrait débourser 9,95 €uros par volume – et donc pas loin de 90 €uros, au final – si vous vouliez vous offrir l’intégralité de ce cycle chez France Loisirs !!! )…

 

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Voir ici >>> http://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/...

Pour ce qui en est du cycle de L’Assassin royal.   

09/12/2012

Christopher FOWLER

Octobre - décembre 2012 :  

Trimestre de l'apocalypse ! ( J-12 )

Runes et camionneuses punk…

 

Christopher FOWLER :

« Le Diable aux trousses »

 

Londres est la proie d’une épidémie… Par toute la ville, des gens sont victimes d’accidents, aussi bizarres que sanglants. On découvre sur leurs corps d’étranges bandes de papier couvertes de hiéroglyphes indéchiffrables. Harry Buckingham, un publicitaire, se trouve plongé au cœur du mystère. Plusieurs de ses proches meurent de manière atroce. Bientôt soupçonné, il lui faut fuir la police et mener sa propre enquête. Aidé d’une sympathique camionneuse punk, il découvre avec stupeur qu’une multinationale a réussi à combiner l’antique magie des runes et  l’informatique la plus sophistiquée. En réalité, c’est le diable qui a lancé une OPA sauvage sur l’ensemble de la société industrielle. Et ses techniques de marketing sont d’une efficacité tout à fait redoutable…

 

France loisirs – 1993.

357 pages – 23 x 14,5 cms – 490 grammes.

Reliure cartonnée recouverte d’un tissu noir + jaquette en couleurs.

Etat = quelques infimes traces de stockage/manip’ sur la jaquette, sans quoi, il est nickel, propre, sain et quasiment comme neuf !!! : 5 €uros. / disponible.

 

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04/12/2012

Philip K. DICK

Philip K. DICK : « Substance rêve »

 

Contient :

 

– Le Maître du Haut Château ( Prix Hugo 1963 ) 

– Glissement de temps sur Mars

– Docteur Bloodmoney

– Les Joueurs de Titan

– Simulacres

– En attendant l’année dernière.

 

Quatrième de couverture : Hitler a gagné la guerre. L’Allemagne et le Japon se sont partagé les Etats-Unis. Au fond de l’Afrique, la solution finale au problème noir est lancée. Entre les vainqueurs, l’entente ne dure pas : le Japon est menacé, l’Empire nazi s’apprête à recouvrir le monde. A nous le totalitarisme tranquille !

Cette histoire ne tient pas debout. On peut entrevoir un autre univers. Les Alliés ont gagné la guerre. L’Amérique et la Russie se sont partagé l’Allemagne. Un peu partout, la solution finale au problème des nationalités est lancée. Entre les vainqueurs l’entente ne dure pas : la course aux armements va bon train, la Russie ne peut pas suivre et l’Empire américain s’apprête à recouvrir le monde. Le mal se banalise.

Cette histoire ne tient pas plus que la précédente. Le Maître du Haut Château, dans sa retraite des Rocheuses, parle d’un troisième univers où la guerre s’est terminée autrement. Et cet univers-là est le seul réel. Le seul où il y ait de la compassion et de l’espoir.

Nous sommes cernés par les faux-semblants. Le monde où règnent les Simulacres peut bien s’effondrer ; les solitaires survivront. Tel Manfred. Manfred ne parle pas, il ne nous voit même pas, mais il voit l’abîme qui nous attend et il saura, le moment venu, par le seul pouvoir de l’esprit, déclencher un Glissement de temps vers Mars. Dans une éternité truquée, il est vivant et humain.

 

Philip K. Dick (1928-1982) tient une place à part dans le monde de la SF.

Sur la substance dont sont faits les rêves, il projette une lumière crue et surnaturelle qui dénude les recoins les plus obscurs du cœur humain et fait chanceler le monde sur ses bases.

 

Presses de la cité – Collection Omnibus – 1993.

1246 pages – 19,8 x 12,8 cms – 960 grammes.

Etat = Excellent ! Nous n'irons peut-être pas jusqu'à dire « comme neuf », mais presque !

>>> 17 €uros. / Vendu !

 

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Ailleurs = entre 22,47 et 34 €uros sur Priceminister.

(+ Un exemplaire à 50 €uros !?! Proposé par un gourmand !)

Deux exemplaires, un à 13,31 et un autre à 14 €uros sur Amazon.fr, mais tous les deux dans des états que les photographies révèlent comme plus que « moyen » ! (Haut de tranche papier assez nettement abîmée ou gondolée après avoir pris l’humidité, etc…).

Et euh… 61,48 euros chez un voleur sévissant sur ebay !?!!

C’est un peu tout et n’importe quoi !?! Haha ! Mais bon, comptez en gros (et en moyenne) entre 22 et 30 €uros pour du bon état + vendeur sérieux !

 

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Philip K. Dick

Pour lui, la vie a commencé en 1928, un 16 décembre. L'histoire ne dit pas s'il neigeait, mais ce qui est certain c'est qu'il n'est pas né seul, puisqu'une soeur jumelle dizygote Jane Charlotte l'accompagnait dans son premier souffle… pour un temps seulement. Jane Charlotte mourut à peine 6 semaines après. Une entrée dans la vie plutôt difficile pour le jeune Philip. Quatre ans plus tard, un divorce le laissa seul avec sa mère, perpétuant ainsi, d'après l'introduction de Substance rêve par Jacques Goimard, une longue lignée de familles matriarcales : Edna, grand-mère maternelle de Philip K. Dick, passa ainsi une partie de sa vie à élever seule ses enfants, son mari, Earl Grant Kindred, préférant l'aventure (et les aventures). Après le départ définitif de Earl Grant Kindred et la fuite de l'aîné du couple, c'est Dorothy, fille d'Edna, qui tint les rênes de la famille. Dorothy rencontra Edgar Dick et se maria avec lui après la fin de la guerre. De cette union naîtra donc Philip Kindred Dick. Après cette naissance, Dorothy quitta Chicaco (et Edgar) pendant un certain temps pour aller vivre à San Francisco. Edgar la suivit, ainsi qu'Edna et Marion, une soeur de Dorothy (vous suivez toujours ?). Le petit Philip et son père se voient donc entourés de 3 femmes ! Suite à divers événements (la mutation du père de Philip, le retour de son grand-père), la mère et le fils restèrent ensemble, seuls, comme un étrange couple. Plus tard, nouveau coup de théâtre en 1944 : la soeur Marion mit au monde… deux jumeaux, un garçon et une fille, avant d'être hospitalisée pour schizophrénie. Tout ce petit monde se remit à vivre ensemble : Edna, Dorothy, Philip le jumeau « manqué » et le nouveau couple de jumeaux. Est-ce le poids des femmes dans son enfance qui a rendu plutôt instable sa vie d'adulte ? Ou est-ce juste de la psychologie de comptoir ? Toujours est-il que Philip K. Dick se maria 5 fois (avec dans l'ordre Jeannette Marlin, Kleo Apostolides, Anne Williams, Nancy Hackett, Leslie « Tessa » Busby) pour des durées n'excédant pas les 6 ans, avec même un record de 5 mois pour son premier mariage ! Trois enfants naîtront de ces unions, deux filles (!) et un garçon (enfin ?).

 

Folie et drogue

Doit-on voir dans ces situations sentimentales et familiales compliquées l'origine de son talent ? Ou faut-il chercher ailleurs ? Dès son enfance, il s'inventa une amie imaginaire, nommée Becky ou Teddy, qu'il est facile d'identifier comme sa soeur décédée en bas âge. Mais surtout Philip fut confié à une crèche coopérative où les enfants étaient laissés à eux-même, observés cependant par des enseignants, des étudiants et les parents. Plus tard, Philip sera reconnu comme doué pour les études, mais mauvais dans les exercices physiques : asthme, hystérie ou agoraphobie lui empoisonnaient l'existence. A douze ans, il commença à écrire et découvrit peu de temps après la science-fiction dans les pulps de l'époque, comme Unknown. En réaction sans doute au passé militaire de son père (engagé pour la Première Guerre Mondiale), le jeune Philip se passionna pour l'Allemagne de Wagner à Goethe, et jusqu'à Goebbels. Les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale lui firent abandonner cette admiration naissante pour le nazisme. Son agoraphobie ne se calma pas au fil du temps et, de psychothérapies en psychothérapies, il laissa tomber ses études en philosophie. Seule l'écriture, et la musique qui le faisait vivre en tant que programmateur et vendeur, lui évitaient de sombrer continuellement dans la dépression et la folie. Le début des années 50 le virent publier une première nouvelle dans le Magazine of Fantasy and Science Fiction. Vint alors la « Peur Rouge » et le maccarthysme, alimentant largement l'oeuvre de Dick. C'est aussi à ce moment-là qu'il commença de tourner aux amphétamines et devint, petit à petit, dépendant de cette drogue. En 1963, il écrivit (sous amphétamines) six romans dans l'année ! Son état physique et mental en furent gravement atteints : hallucinations et paranoïa devinrent courants. Il accusera ainsi Nixon d'avoir tué un de ses amis, James Pike, tandis que sa maison devient un repère de toxicomanes. Une première hospitalisation en 1969 pour pancréatite et insuffisance rénale aiguë, une deuxième en 1970 avant de tenter de s'empoisonner en mars 1972. Continua-t-il la drogue ou arrêta-t-il comme il le déclara ? Toujours est-il que les hallucinations et la paranoïa ne s'arrêtèrent pas. Il ira même jusqu'à entendre des voix l'injurier à la radio avant de se lancer dans la rédaction d'un essai regroupant toutes les révélations qui surviennent pendant son sommeil. Philip K. Dick finalement mourut le 2 mars 1982 en laissant derrière lui près de 250 romans ou nouvelles.

 

Un futur ancré dans le présent

Le recueil dont nous allons parler ici, Substance rêve, est sorti chez Omnibus et contient 6 longues nouvelles (Note de Kurgan : Romans plûtôt que nouvelles, en fait. Plus de 200 pages à chaque fois !!!), écrites entre 1962 et 1966.

Côté pile, Substance rêve regroupe tout simplement tout ce qu'on peut imaginer quand on utilise le terme de science-fiction : les voyages dans l'espace, les extra-terrestres, les robots ou les voyages temporels sont le ciment de ces nouvelles prenantes du début à la fin. La plus marquante est la première du recueil, Le maître du Haut Château, qui se base sur un postulat simple : et si les Alliés n'avaient pas gagné la Seconde Guerre Mondiale et qu'au contraire, les Japonais et les Allemands l'avaient emporté ? Dans cette uchronie (c'est comme ça que l'on appelle ces réécritures de l'Histoire à partir de la modification d'un élément important), les USA sont coupés en deux, la côte ouest occupée par les Japonais et la côte est par les Allemands. La Méditerranée a été asséchée pour en faire des terres arables, l'Afrique est vidée de ses habitants. Et, accessoirement, la planète des Juifs. Le Maître du Haut Château se révèle rapidement comme une critique de notre propre monde, ou plutôt contre le Monde de Philip K. Dick, celui de la guerre froide du début des années 60. L'antagonisme entre le bloc de l'Est et le bloc occidental est remplacé par l'affrontement larvé entre le Japon et l'Allemagne. En fait, comme la plupart des livres de science-fiction, Substance rêve est une mise en garde pour le monde contemporain. Ainsi les gouvernements y sont volontiers tous puissants (Simulacres) éreintant le peuple, les désastres d'une guerre nucléaire sont omniprésents (Docteur Bloodmoney) ou l'arrivée d'une nouvelle drogue aux effets dévastateurs (En attendant l'année dernière).

 

Hallucinations

Côté face, Substance rêve est plus, beaucoup plus qu'une simple oeuvre de science-fiction, aussi réussie soit-elle. Car c'est du côté de la maladie mentale que s'enfonce allègrement Philip K. Dick. La plupart des héros de ces 6 nouvelles sont schizophrènes, quand ce n'est pas la planète entière (Glissement de temps sur Mars). Il en résulte une atmosphère incomparable où les hallucinations des protagonistes se mélangent à la réalité, quand ce n'est pas la réalité elle-même qui est altérée. Les joueurs de Titan est peut-être le meilleur exemple de cette perte de repères. Au bout d'un certain temps, on ne sait pas si les visions du héros ne sont que des hallucinations ou s'il possède le don de voir par delà la réalité… jusqu'au climax de la nouvelle, où la réalité modifiée déroute le lecteur. Et dans cet environnement malsain de désordres psychiques, ce sont les autistes, les handicapés, qui se révèlent les plus puissants. Ainsi le phocomèle (homme-tronc dont les mains et les pieds sont directement reliés au tronc) de Dr Bloodmoney jouit d'un pouvoir incomparable. Philip K. Dick semble finalement décrire ses propres peurs et ses propres angoisses dans des épisodes presque aussi effrayants que ceux de Lovecraft. C'est particulièrement vrai dans Dr Bloodmoney où la relation entre la petite fille et son jumeau « qui a poussé à l'intérieur d'elle-même » ramène immanquablement à la propre histoire de l'écrivain.

L'étude des romans de Philip K. Dick demande un temps que nous n'avons pas ici, mais ses récits puisent dans son histoire comme dans l'Histoire avec un grand H.

Ils s'alimentent des peurs personnelles de Philip K. Dick, comme des peurs de cette génération vivant sous la double épée de Damoclès de la conquête spatiale et de la guerre nucléaire. Et en réalisant la synthèse de ces deux aspects, Substance rêve est tout simplement un livre brillant qui se dévore plus qu'il ne se lit.

 

nazonfly [9.5/10]

( http://livres.krinein.com/substance-reve-13700/critique-8... )