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29/12/2015

Lemmy nous a quitté...

Lemmy nous a quitté...

Official Motörhead

https://www.facebook.com/OfficialMotorhead/posts/11075610...

There is no easy way to say this…our mighty, noble friend Lemmy passed away today after a short battle with an extremely aggressive cancer. He had learnt of the disease on December 26th, and was at home, sitting in front of his favorite video game from The Rainbow which had recently made it’s way down the street, with his family.

We cannot begin to express our shock and sadness, there aren’t words.

We will say more in the coming days, but for now, please… play Motörhead loud, play Hawkwind loud, play Lemmy’s music LOUD. 

Have a drink or few.
Share stories.
Celebrate the LIFE this lovely, wonderful man celebrated so vibrantly himself.

HE WOULD WANT EXACTLY THAT.

Ian ‘Lemmy’ Kilmister, 1945 –2015.
Born to lose, lived to win.

Please feel free to post your condolences,
well wishes and memories on our official tribute page:
https://www.facebook.com/lemmykilmisterforlife

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Il avait survécu à l'alcool et à la drogue. Le leader du groupe britannique de Heavy Metal Motörhead, Ian "Lemmy" Kilmister, est mort d'un cancer à l'âge de 70 ans. Le groupe l'a annoncé dans la nuit de lundi à mardi.

"Il n'y a pas de manière de le dire... notre puissant et noble ami Lemmy est décédé aujourd'hui après une courte bataille contre un cancer extrêmement agressif", a déclaré le groupe dans un message posté sur leur page facebook.

Le rocker légendaire, un des grands survivants du Rock'n Roll en dépit de son train de vie excessif, a été diagnostiqué de son cancer samedi.

"Il a su qu'il était atteint de cette maladie le 26 décembre et il était chez lui, assis devant son jeu vidéo préféré" en compagnie de sa famille, a précisé le groupe. "Les mots nous manquent pour exprimer le choc et la tristesse que nous ressentons. Il n'y a pas de mots".

Sa mort survient un mois après celle de Phil "Philthy Animal" Taylor, ex-batteur du groupe, qui avait 61 ans.

D'Ozzy Osbourne à Gene Simmons, le monde du rock a rendu hommage à la légende.

20 minutes

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"Lost one of my best friends, Lemmy, today. He will be sadly missed.
He was a warrior and a legend. I will see you on the other side
"…
Ozzy Osbourne

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Ian Fraser "Lemmy" Kilmister 
(24 décembre 1945 / 28 décembre 2015)  

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12/03/2015

Sir Terence David John Pratchett

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Terry Pratchett

Sir Terence David John Pratchett / 28 avril 1948 12 mars 2015.

11/11/2014

11 septembre 2014

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De haut en bas :

Roland Dorgelès, Jean Giono, Maurice Genevoix, Guillaume Apollinaire,

Ernst Jünger, Henri Barbusse, Wilfred Owen & Louis-Ferdinand Céline. 

13/05/2014

H.R. Giger / 5 février 1940 - 12 mai 2014

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http://www.taschen.com/pages/fr/catalogue/art/all/01006/facts.www_hr_giger_com.htm

04/04/2014

Régine Deforges nous a quitté…

L'auteure est décédée mercredi des suites d'une crise cardiaque. Elle avait 78 ans et un parcours jalonné d'innombrables succès et de scandales.

 

Régine Deforges est décédée mercredi des suites d'une crise cardiaque, a-t-on appris auprès de sa famille. Écrivaine et féministe, elle s'est éteinte à 78 ans à l'hôpital parisien Cochin. Auteur d'une quarantaine de livres (jeunesse, fictions, anthologies, essais), elle s'était rendue célèbre avec sa saga La Bicyclette bleue, entamée en 1981 et dont le dixième et dernier volume est paru en 2007. 

 

A la fin de l'année 2013 elle avait publié ses mémoires, L'Enfant du 15 août, dans lesquelles elles revenait sur sa jeunesse, ses amours (avec l'industriel Pierre Spengler, l'éditeur Jean-Jacques Pauvert ou le dessinateur Wiaz, la cour que lui fit François Mitterrand), ses souvenirs d'Afrique, et la vieillesse qui "salit [son] visage, tache [ses] mains". 

Régine Deforges, dont les livres érotiques furent censurés dans les années 70, était coutumière du scandale. Comme lorsque les héritiers de Margarett Mitchell lui firent un procès pour avoir plagié Autant en emporte le vent dans La Bicyclette bleue

La Bicyclette Bleue, sa grande saga dont le dixième et dernier volume est paru en 2007, avait été adaptée au cinéma en 2000, avec Laetitia Casta dans le rôle de Léa Delmas. L'action se déroule pendant l'occupation allemande, et c'est sur une bicyclette bleue que l'héroïne traverse la ligne de démarcation. Elle a vendu plus de dix millions d'exemplaires de cette série historique, largement traduite, portée par une documentation sans faille et une écriture claire qui parle à tous. L'éditrice sulfureuse des années 70, la pétroleuse des prétoires, le diable roux des textes érotiques, connaissait enfin la réussite populaire. 

 

"Les critiques ne savent pas dans quel tiroir me ranger"...   

"J'ai connu trop de succès à répétition, qui vont des livres pour enfants au point de croix, en passant par les anthologies érotiques. Les critiques ne savent pas dans quel tiroir me ranger, on parle de moi comme d'un phénomène mais jamais de mon travail, ce qui me navre", disait cette romancière délurée, fataliste et piquante, provocatrice et calme, collectionneuse d'objets religieux et de tapisseries rares. 

Elle est née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne. Elle s'inspirera de son adolescence pour raconter, dans "Le cahier volé" (1978), une histoire vraie : celle d'une jeune fille, ressemblant à s'y méprendre à Régine - violemment exclue de ce village pour avoir confié à son journal intime l'attrait que lui inspirait une camarade de son âge. "Cela a renforcé ce côté sauvage que j'avais déjà", a-t-elle dit. Un traumatisme qu'elle n'oubliera jamais.  

Après une enfance dans le Poitou, elle traverse une adolescence tumultueuse, se marie à dix-huit ans et s'installe à Paris. Elle prend des cours de théâtre au cours Simon, fait un peu de mannequinat mais trouve sa vocation en devenant libraire au drugstore des Champs-Elysées. 

 

De l'érotisme aux contes pour enfants, en passant par les livres de cuisine...

Elle lance avec son amant et mentor, le célèbre éditeur Jean-Jacques Pauvert, sa maison d'édition, L'Or du Temps. Son premier livre publié (en 1968), Le Con d'Irène de Louis Aragon, est saisi ; et l'éditrice, condamnée pour "outrage aux bonnes mœurs", est privée de ses droits civiques.

C'est une époque jalonnée de procès : Trois Filles de leur mère, de Pierre Louÿs ou Lourdes, lentes d'André Hardellet, figurent parmi les titres édités qui l'entraînent du côté de la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. 

"Comme à l'époque de mes 15 ans (ndlr: à Montmorillon), je baissais la tête pour cacher mon sourire, mes larmes aussi. Je me tenais fière et droite, m'évertuant à dissimuler la peur qui m'envahissait. Je crois que j'y réussis", a-t-elle raconté.  

Pas facile en effet d'expliquer à une société française encore très corsetée sa définition de l'érotisme : "Libre, dénué de tout sens du péché, joyeux, païen et non pas didactique". En 1975, elle écrit son premier livre : des entretiens avec l'auteur d'Histoire d'O : O m'a dit.

Puis son premier roman, en 1976 : Blanche et Lucie (ses deux grand-mères).

Suivront : Les Contes pervers (adapté au cinéma), Pour l'amour de Marie Salat (adapté au théâtre), Sous le ciel de Novgorod, Journal d'un éditeur, L'Orage, La Hire, ou la colère de Jeanne (d'Arc), des essais comme Roger Stéphane ou la passion d'admirer, des anthologies sur les chansons d'amour, des contes pour enfants, et même un livre de recettes de cuisine. 

Régine Deforges était l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski, dit Wiaz (petit-fils de François Mauriac). Mère de trois enfants (dont l'éditeur Franck Spengler) de deux mariages, elle a longtemps présidé la Société des gens de lettres et a été jurée du prix Femina jusqu'en 2006.

 

Via L'Express, avec AFP 

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06/02/2014

6 février 1945

Le souvenir de Brasillach

 

Les gens qui cherchent aujourd’hui les écrivains de droite et ne les trouvent pas auraient intérêt à se rendre au cimetière. De même ceux qui nous demandent où sont nos maîtres…

Je ne pense pas que Robert Brasillach eût aimé s’entourer de disciples concertés. Il avait trop le goût des amitiés. Mais il y avait une leçon permanente à tirer de ses livres, de ses articles, de sa conversation, et c’était la leçon d’un cœur bien fait. Je dirai qu’il est peu de jours où ce cœur ne nous manque.

En réservant l’issue la plus virile à celui qui nous apprenait le sens des mots bonheur, légèreté, enfance, les destins ne se sont pas abusés : ils ont pris au sérieux, jusqu’à l’absurdité tragique une œuvre, une vie, en qui s’accomplissait l’alliance singulière de la grâce humaine et de l’engagement militant.

Je ne crois pas qu’il soit bien honnête, ni profitable, de se dissimuler que Robert Brasillach fut un homme politique. Ses romans de charme – au sens le plus envoûtant du mot – recouvrent une compréhension aiguë des époques et des cités, des mœurs et des éthiques. Il était éminemment de son temps, cherchant, avec quelle sympathie passionnée, à en dégager une mythologie qui portât encore quelque douceur de vivre. En revanche, il lui voulait un style. Sa politique, là-dedans, fut d’un alchimiste qui souhaite de donner au crépuscule les couleurs de l’aurore.

Cet appétit, cet art de transmuer les réalités conduisirent ce poète politique à faire une politique de poète, la plus valable à mon sens, la plus généreuse en tout cas. Et de même qu’il savait susciter et goûter les saveurs d’une civilisation en perdition, de même s’efforçait-il d’estimer ses ennemis qu’il appelait « ses adversaires fraternels ».

L’usage s’en perd. Il y a là aussi beaucoup d’enseignements à tirer.

C’est sous ce climat de tendresse pour le monde, sans mièvrerie, que je situe à jamais Robert Brasillach. L’éloignement exemplaire où l’a placé son assassinat ne dissipe pas la chaleur prochaine qu’il faisait rayonner autour de lui. Il peuple toujours certaines de nos rues et certains de nos moments.

Et pourtant, je ne l’ai vu qu’une seule fois. C’était pendant l’Occupation, à la terrasse du Flore. Jean-Paul Sartre passait sur le boulevard, fuyant vers une victoire certaine et confortable.

Il m’est arrivé de revoir Jean-Paul Sartre, entouré de jeunes camarades, assis comme nous l’étions ce matin-là, graves et captivés. J’en ai éprouvé comme d’un pincement. Ce n’est pas qu’il n’y ait places autour des guéridons pour toutes les jeunesses et toutes les écoles qu’on voudra, mais Brasillach…

Un maître, dites-vous ?

J’aurais bien aimé me promener avec lui.

 

Antoine Blondin : « Ma vie entre des lignes » 

 

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11/11/2013

Tout simplement des hommes...

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04/11/2013

Son Altesse Sérénissime...

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Gérard de Villiers 

 

(8 décembre 1929 - 31 octobre 2013).

 

> http://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/...

> http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/archive/2013/11/...

> http://lantiquoriumduke.hautetfort.com/archive/2013/11/04...

> http://kurgankamargkhan.tumblr.com/post/65987040601/gerar...

02/09/2013

J.R.R. Tolkien (03 Jan. 1892 - 02 Sept. 1973)

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22/05/2013

Dominique Venner

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Dominique Venner / 16 avril 1935 - 21 mai 2013

 

Avant de se donner la mort, hier, mardi 21 mai à 16 heures, devant l’autel de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, l’écrivain et historien Dominique Venner a fait  parvenir une lettre à ses amis.

 

La dernière lettre de Dominique Venner.

 

Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.

Dominique Venner.

 

Dominique Venner sera à jamais présent à nos côtés.

>>> http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/

 

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Blog de Dominique Venner - 21 mai 2013.

 

Les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée.

Je viens d’écouter un blogueur algérien : « De tout façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et il supprimeront cette loi ». Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia (loi islamique).

C’est bien le seul point commun, superficiellement, entre la tradition européenne (qui respecte la femme) et l’islam (qui ne la respecte pas). Mais l’affirmation péremptoire de cet Algérien fait froid dans le dos. Ses conséquences serraient autrement géantes et catastrophiques que la détestable loi Taubira.

Il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine.

Depuis longtemps, de grands écrivains ont sonné l’alarme, à commencer par Jean Raspail dans son prophétique Camp des Saints (Robert Laffont), dont la nouvelle édition connait des tirages record.

Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir.

Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher. C’est à une véritable « réforme intellectuelle et morale », comme disait Renan, qu’il faudrait d’abord procéder. Elle devrait permettre une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu.

Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes.

Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.

 

Dominique Venner

( http://www.dominiquevenner.fr/2013/05/la-manif-du-26-mai-et-heidegger/ )

 

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« Quand j’étais gamin, petit Parisien élevé au gaz d’éclairage et au temps des restrictions, mon père m’avait envoyé prendre l’air à la campagne, aux soins d’un vieux couple. Lui était jardinier, il bricolait çà et là, entre les plants de carottes et les rangs de bégonias. Le bonhomme était doux et tendre, même avec ses ennemies les limaces. Devant sa femme, jamais il n’ouvrait la bouche, à croire qu’elle lui avait coupé la langue et peut-être autre chose. Il n’avait même pas droit aux copains c’est-à-dire au bistrot. J’étais son confident, le seul, je crois, qui eut jamais ouvert le cœur à sa chanson. Il me racontait le temps lointain quand il avait été un homme. Cela avait duré quatre années terribles et prodigieuses, de 1914 à 1918. Il était peut-être un peu simple d’esprit mais son œil était affûté et son bras ne tremblait pas. Un officier avait repéré les aptitudes du bougre et fait de lui un tireur d’élite, un privilégié. Armé de son Lebel, li cartonnait ceux d’en face avec ardeur et précision, sans haine ni remords. Libre de sa cible et de son temps, exempté de la plupart des corvées, il était devenu un personnage ; Il tirait les porteurs d’épaulettes et de galons en feldgrau. Il me cita des chiffres incroyables qui avaient sans doute gonflé dans sa petite tête radoteuse en trente ans de remachouillis solitaires. Avec lui j’ai découvert cette vérité énorme que la vie d’un homme, ce ne sont pas les années misérables qui se traînent du berceau à la tombe, mais quelques rares éclairs fulgurants ; Les seuls qui méritent le nom de vie. Ceux que l’on doit à la guerre, l’amour, l’aventure, l’extase mystique ou la création. A lui, la guerre, généreusement, avait accordé quatre ans de vie ; Privilège exorbitant au regard de tous les bipèdes mis au tombeau sans jamais avoir vécu. »

« Mes choix profonds n’étaient pas d’ordre intellectuel mais esthétiques. L’important pour moi n’était pas la forme de l’Etat –une apparence- mais le type d’homme dominant dans la société. Je préférais une république ou l’on cultivait le souvenir de Sparte à une monarchie vautrée dans le culte de l’argent. Il y avait dans ces simplifications un grand fond de vérité. Je crois toujours aujourd’hui que ce n’est pas la Loi qui est garante de l’homme mais la qualité de l’homme qui garantit la Loi. »

« J’ai rompu avec l’agitation du monde par nécessité intérieure, par besoin de préserver ma liberté, par crainte d’altérer ce que je possédais en propre. Mais il existe plus de traverses qu’on ne l’imagine entre l’action et la contemplation. Tout homme qui entreprend de se donner une forme intérieure suivant sa propre norme est un créateur de monde, un veilleur solitaire posté aux frontières de l’espérance et du temps. »

 

Dominique Venner, Le cœur rebelle. 1994.

( http://hoplite.hautetfort.com/archive/2008/12/07/rebelle.html )