14/02/2012
Jean LARTEGUY - Les mercenaires
Jean LARTEGUY : « Les mercenaires »
Quatrième de couverture : Ces mercenaires, dont l’auteur des « Centurions » évoque le destin héroïque et pitoyable, sont des combattants du Bataillon français de Corée. Leur aventure, qui a été la sienne, l’avait inspiré à ses débuts de romancier, et maintenant, en pleine possession de ses moyens, il a repris cette première esquisse avec une puissante sobriété.
C’est le roman de la fierté nationale déçue, des énergies qui n’ont pas trouvé leur emploi, des sacrifices sans foi et sans cause. Un général américain ambitieux et une montagne dépourvue d’intérêt stratégique, mais dont la fascination s’exerce sur les deux camps, dominent le drame des combattants. Plus encore que les « Centurions », ces « Mercenaires » sont pour la plupart des aventuriers à l’état pur. Jean Lartéguy nous les livre entiers, avec des secrets de leur passé qui pourraient à l’occasion intéresser la police, et d’autres secrets plus intimes, destinés à rester enfouis dans les cœurs. Ce sont d’inoubliables figures d’hommes, les fils irrécusables d’un siècle de violence… un grand témoignage honnête et viril sur l’homme de guerre de notre temps.
Presses de la cité – E.O de 1960 – 377 pages.
21,5 x 13,5 cms – 500 grammes.
Couverture cartonnée recouverte simili-cuir bordeaux, titres et nom d’auteur en doré sur tranche + jaquette couleurs. La jaquette ( très légèrement insolée sur l’arrière ) présente ( bien entendu ) quelques petites traces de manipulation, mais est tout de même dans un état remarquable pour une édition de 1960 ! Et hormis quelques infimes « chocs » en haut et bas de tranche, le livre est nickel… intérieur sain et propre.
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A ma connaissance, aucun mercenaire ne répond plus à la définition qu’en donne le Larousse : « soldat qui sert à prix d’argent un gouvernement étranger ».
Les mercenaires que j’ai rencontrés, et dont j’ai parfois partagé la vie, combattent de vingt à trente ans pour refaire le monde. Jusqu’à quarante ans, ils se battent pour leurs rêves et cette image d’eux-mêmes qu’ils se sont inventée. Puis, s’ils ne se font pas tuer, ils se résignent à vivre comme tout le monde – mais mal, car ils ne touchent pas de retraite – et ils meurent dans leurs lits d’une congestion ou d’une cirrhose du foie.
Jamais l’argent ne les intéresse, rarement la gloire, et ils ne se soucient que fort peu de l’opinion de leurs contemporains. C’est en cela qu’ils diffèrent des autres hommes.
( Jean Lartéguy )
Jean Lartéguy, de son vrai nom Lucien Osty, est né à Maisons-Alfort, près de Paris, le 5 septembre 1920, mais avait grandi à Aumont-Aubrac, dans le centre de la France. Il s'engage en 1939 et rejoint en 1942 les Forces françaises libres. Après une licence de lettres, il devient correspondant de guerre en Indochine et en Corée, puis grand-reporter à Paris-Presse et Paris Match.
En 1955, il obtient le prix Albert Londres, prestigieuse récompense de la presse française, pour des articles sur la guerre d'Indochine.
A partir de 1959 paraissent une série de livres qui vont lui faire connaître le succès, en particulier Les Centurions, inspiré des exploits de Marcel Bigeard et de ses hommes en Indochine et qui fera l'objet d'une adaptation au cinéma avec Anthony Quinn et Alain Delon. Culte chez les militaires, le roman est même l'un des livres de chevet du général Petraeus, chef des troupes alliés en Afghanistan et stratège très admiré outre-Atlantique.
Il écrira ensuite Les Mercenaires ( vendu à 700.000 exempl. ), puis Les Prétoriens ou encore Mourir pour Jérusalem. Son dernier ouvrage, Traquenard parut en 1996.
Jean Lartéguy était chevalier de la Légion d'honneur et croix de guerre 39-45.
18:12 Publié dans Guerres et guerriers, Histoire, Indochine & Algérie, Politique / Géopolitique & économie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean larteguy, les mercenaires, mercenaires, guerre, guerre de corée, histoire
03/02/2012
Julius EVOLA - Symboles et mythes...
Julius EVOLA :
« Symboles et « mythes » de la tradition occidentale »
Le présent recueil se compose d’études ( et d’articles ) dont la rédaction remonte à une époque qui couvre un espace de temps assez vaste : des « Symboles héroïques de la tradition romaine » de 1929 aux « nouvelles réflexions sur le mythe de Mithra » de 1950, reprises par la suite en 1972. La plupart remontent aux années 1930-40, une des périodes les plus fécondes de l’auteur. Tous ces textes sont centrés sur les symboles de la tradition occidentale et sur ses mythes. Par « mythe » l’auteur entend non seulement le sens qu’il a communément, mais aussi celui plus particulier d’idée-force, « d’une idée issue comme force momentanée d’existence à un moment particulier de l’histoire du monde occidental », et, comme l’écrit Julius Evola dans la préface d’un de ses ouvrages : « en disant mythe… nous entendons une idée qui vaut par la force d’évocation qu’elle condense, donc par sa capacité finalement à se traduire en action ».
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Sommaire : Symboles héroïques de la tradition romaine / Symboles aristocratiques romains et la défaite de l’Aventin / La doctrine romaine de la victoire / Virilité spirituelle / La voie de réalisation du soi selon les mystères de Mithra / Les origines de Rome / La vision romaine du sacré / Rome contre Tusca / Janus / Noël solaire / La Hache / L’Aigle / La Navigation comme symbole héroïque / Signification du « Guerrin Maschino » / Le Treize et l’Elu / Les mystère des « Cours d’Amour » / La doctrine aryenne du combat et de la victoire / Romulus / La légende du Graal et le « mystère » de l’Empire / Lettre de René Guénon à Julius Evola.
Traduction française de H.J Maxwell – Bibliothèque de l’Unicorne.
La Tradition : textes et études – Série française – Volume quinzième.
Arché – Milan – 1980 – 201 pages – 20,5 x 16,5 cms – 250 grammes.
Un portrait de l’auteur en frontispice – reliure souple / deux marques de pliure en haut à droite du premier plat, ainsi que quelques petites salissures sur 4ème, sans quoi bon état, intérieur propre et sain : 24 €uros. / Vendu !
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Extrait : Quelques notes sur les mystères de Mithra
E. Renan écrivit : « si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste»,le monde aurait donc embrassé la religion de Mithra, car il est reconnu que le mithraïsme fut le plus redoutable antagoniste du christianisme. Il pénétra à Rome vers la moitié du premier siècle avant notre ère, et connut son apogée vers le troisième siècle, se propageant dans les plus lointaines provinces de l'Empire, attirant surtout les légionnaires et les vétérans colonisateurs qui le trouvaient conforme à leur éducation militaire et virile. Des Empereurs comme Hadrien, Commode et Aurélien se firent initier à ses mystères. Le mithraïsme, vers la fin du second siècle, fut reconnu officiellement comme une religion de l'Empire.
Mithra fut regardé comme « le protecteur et le soutien de l'Empire » ( fautorii imperii sui ). Son culte s'était fondu avec celui du Soleil, Hélios, puissance divine souveraine et invincible. La date d'une de ses fêtes les plus importantes, qui en célébrait le retour ( dies natalis Solis invicti Mithra ) fut fixée au 25 décembre ( solstice d'hiver ). Elle fut d'ailleurs reprise par le christianisme qui en fit la fête de Noël. Il est dit que Constantin aurait hésité entre Christianisme et Mithraïsme, alors que l'empereur Julien fut initié aux mystères de Mithra. Ce souverain, s'attacha à la métaphysique néoplatonicienne et aux traditions de mystères en particulier, au mithraïsme dans sa noble et courageuse tentative de restauration des cultes romains pour enrayer la progression du christianisme.
Cependant il faut faire quelques réserves à propos de la thèse soutenant que le monde antique aurait pu être mithriaque au lieu d'être chrétien. Pour combattre le christianisme, le mithraïsme aurait dû s'abaisser; restant tel qu'il était, il aurait pu difficilement s'attacher les couches populaires, où la religion de Jésus, avec sa doctrine de salvation, basée sur le sentiment, s'était essentiellement implantée. Emanation de l'antique mazdéisme iranien, le mithraïsme en reprenait le thème central, la lutte entre les puissances de la lumière et celles des ténèbres et du mal. Il pouvait avoir des formes religieuses exotériques mais son noyau central était constitué par les Mystères, par une initiation au sens strict ; ce qui le limitait, tout en contribuant à en faire une forme traditionnelle plus complète. Par la suite, il se produit une séparation de plus en plus nette entre la religion et l'initiation.
Ici, nous étudierons les Mystères du mithraïsme et nous chercherons à en indiquer la nature d'après les témoignages qui nous sont parvenus: informations prises dans les auteurs anciens et dans les monuments figurés retrouvés sur les lieux, centres de ce culte et de ces Mystères. Ces témoignages, réunis par Franz Cumont dans ses ouvrages désormais classiques, peuvent également être complétés par le Rituel mithriaque du Grand Papyrus magique de Paris intitulé Apathanatistnos.
Pour le but que nous nous sommes proposés, il faut avant tout considérer, dans son sens profond, le mythe de Mithra figuré par un grand nombre de sculptures et de bas-reliefs, certains d'une facture admirable. Il ne faut pas oublier que ces mythes étaient les dramatisations des expériences que l'initié devait connaître, par une sorte d'identification avec le dieu dont il devait répéter la geste.
Dans le mythe, Mithra naît d'une pierre ( theos ék pétras, petrogénôs Mithra ), il est engendré par une pierre ( petra genetrix ), comme une manifestation de la lumière ouranienne originelle, au bord d'un « fleuve » : naissance miraculeuse remarquée seulement par les « gardiens » cachés sur les sommets des montagnes.
A propos de ces derniers, on pourrait se référer aux « Maîtres Invisibles », non sans relation avec les êtres des origines qui, selon Hésiode, ne seraient jamais morts, mais, comme les « Dormants », continueraient à vivre dans les âges successifs.
Les « eaux » d'une part, la « pierre » de l'autre pourraient être une allusion à la dualité constituée par le courant du devenir et le principe qui la désigne. Il y a différentes interprétations de la pierre. Elle figure dans de nombreuses traditions. On serait tenté d'établir une analogie entre la genèse de Mithra et un thème du cycle arthurien où figure une épée qu'il faut arracher d'une pierre qui flotte sur les eaux. D'ailleurs, en jaillissant de la pierre Mithra tient d'une main une épée et de l'autre une torche, symboles de la force et de la lumière, d'une puissance illuminante.
Dans la « pierre » on pourrait également voir le symbole d'une force inébranlable et d'une fermeté intérieures, qualités requises chez le néophyte, essentielles pour sa renaissance. Selon Nonnus le Mythographe, dans les mystères de Mithra les néophytes devaient traverser le feu et l'eau, résister au froid, à la faim et à la soif, ces épreuves faisant partie de l'initiation. Selon d'autres sources, pour éprouver l'impassibilité du futur initié, on l'obligeait à assister au simulacre de la mise à mort d'un homme. Il se peut que tout cela soit en relation avec le symbole de la « pierre génératrice » et l'une des conditions de la renaissance initiatique.
Quoiqu'il en soit, les qualités requises semblent bien être celles qu'illustrent les développements du mythe de Mithra, puisque celui-ci doit résister à un vent furieux qui le cingle et flagelle son corps nu. Cependant Mithra se dirige vers un arbre, se couvre de ses feuilles et se nourrit de ses fruits. Etant donné le sens initiatique de l'arbre, on pourrait, ici, penser à un arbre assez voisin de celui sur lequel Adam aurait voulu mettre la main pour devenir « semblable à l'un de nous » ( à un dieu ), mais dont l'approche lui fut interdite par le Jéhovah de l'Ancien Testament.
Cette signification pourrait être confirmée par un autre épisode du mythe qui semble concerner un rapprochement entre Mithra et le Soleil, l'Eon flamboyant, et qui se conclue par leur alliance, faisant de Mithra le dépositaire de la force souveraine de cette divinité.
Il s'agit du hvarenô de l'antique tradition mazdéenne ( iranienne ), de la « Gloire » conçue comme un feu surnaturel, attribut des divinités célestes, mais qui descend pour auréoler les souverains, les consacrer et les proclamer par la victoire. Le souverain sur lequel descendait cette « Gloire », était élevé au-dessus des hommes et considéré par ses sujets comme un immortel. C'est ainsi qu'en assimilant Mithra au Soleil, toujours victorieux des ténèbres, il put être choisi comme protecteur et soutien de l'empire romain.
Cette dignité est aussi en relation avec l'épisode central du mythe de Mithra : l'immolation du taureau. Mithra guette le taureau et dès qu'il sort d'une « caverne », il lui saute dessus, le chevauche en s'accrochant à ses cornes. Le quadrupède prend le galop, enlevant Mithra dans une course furieuse. Mithra ne lâche pas prise, se laisse transporter sans se faire jeter à bas jusqu'à ce que l'animal, épuisé, rentre dans la caverne d'où il était sorti. Alors Mithra le tue avec son épée.
Il s'agit ici d'un parallèle entre la force élémentaire « inférieure » de la vie et sa transformation par celui qui l'a assumée dès son apparition ( chevaucher le taureau ) et l'a domptée.
En effet, le sang qui coule de la blessure du taureau se transforme en « épis », et, en touchant terre, produit des « plantes ». Il faut seulement empêcher que les bêtes immondes, sitôt accourues, n'en boivent le sang ( on les voit sur les représentations figurées du mythe ) — ce qui implique également une signification ésotérique. Si le héros, ou l'initié futur, n'était pas « pur », ce qui reste en lui de nature inférieure se trouverait accru par l'énergie libérée; non seulement il n'y aurait pas transfiguration, mais le résultat pourrait être destructeur ( danger qui a été aussi indiqué par un symbolisme différent dans les textes de l'hermétisme alchimique ). Selon une variante du mythe, le sang du taureau se transforme en vin : allusion possible aux effets d'une sorte d'ivresse magique.
Cet épisode revêt une telle importance qu'il a donné lieu à un rite de l'initiation aux mystères de Mithra : le baptême du sang. Les mithréums, lieux où se célébraient les mystères, comprenaient une partie supérieure et une partie inférieure ( presque toujours souterraine, ce qui n'était pas sans signification ). Dans la partie basse se trouvait le néophyte qui avait satisfait aux épreuves préliminaires ; sa nudité était arrosée par le sang d'un taureau immolé rituellement dans la partie haute du sacellum par le hiérophante. Un ensemble d'expériences particulières, destinées à le rendre propice, devaient être en relation avec ce baptême du sang, qui se substituait au baptême chrétien.
24/01/2012
Opération walkyrie
Gert BUCHHEIT :
« Le complot des généraux contre Hitler »
« Le prétendu putsch de Roehm », « L’affaire Blomberg et le procès de Fritsch », « Le général Beck », « L’amiral Canaris », « La métamorphose de Rommel » etc…
Tensions et frictions au sein de l’état-major du IIIème Reich, complots, attentats et machinations machiavéliques…
Un ouvrage passionnant qui se dévore comme un roman !!!…
Collection du XXème Siècle / Walter Becker éditeur (Anvers).
2 volumes ( 265 & 264 pages ) / 1973 / 22 x 14 cms / 1030 grammes.
Papier prestige, reliure skyvertex blanche beige avec motif damier noir.
Nombreuses photos pour le moins exceptionnelles !!!…
EXCELLENT état / parfait : 12 €uros les 2 tomes / Vendus !
Maurice BAUMONT :
« La grande conjuration contre Hitler »
Tout est dans le titre ! Etude point par point des diverses formes d’opposition (églises, syndicats, militaires, services secrets, etc…) à Hitler au sein même du troisième Reich… et de la fameuse tentative de putsch du 20 Juillet 1944. Un ouvrage splendide (et très documenté), par un spécialiste en la matière… une référence incontournable pour tous les passionnés de la seconde guerre mondiale !
Cercle Des Bibliophiles – Editions Mondiales.
1971 / 12,5 x 20,5 cms / 270 pages / 420 grammes.
Préface de Frédéric Pottecher.
Nombreuses reproductions de photographies rares !
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Le complot des généraux contre Hitler
La grande conjuration contre Hitler.
Le colonel Claus Schenk Graf von Stauffenberg.
23:16 Publié dans Guerres et guerriers, Histoire, Politique / Géopolitique & économie, Seconde guerre mondiale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gert buchheit, le complot des généraux contre hitler, maurice baumont, la grande conjuration contre hitler, troisième reich, adolf hitler, seconde guerre mondiale, opération walkyrie, histoire
18/01/2012
Julius EVOLA - Orientations
Julius EVOLA : « Orientations »
Texte original de 1950 et variantes de 1971.
Traduit, présenté et annoté par Philippe Baillet.
Editions Pardès – 1988.
94 pages – 19 x 12 cms - 120 grammes.
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Extrait :
Sur le plan de l’esprit, il existe quelque chose qui peut déjà servir de trace aux forces de résistance et de renouveau : c’est l’esprit légionnaire. C’est l’attitude de ceux qui surent choisir la voie la plus dure, de ceux qui surent combattre tout en étant conscients que la bataille était matériellement perdue, de ceux qui surent convalider les paroles de la vieille saga : « Fidélité est plus forte que feu », et à travers lesquels s’affirma l’idée traditionnelle qui veut que ce soit le sens de l’honneur ou de la honte – et non de petites mesures tirées de petites morales – qui crée une différence substantielle, existentielle, entre les êtres, comme entre une race et une autre race.
D’autre part, il y a la réalisation de ceux pour qui la fin apparut comme un moyen, et chez qui la reconnaissance du caractère illusoire de mythes multiples laissa intact ce qu’ils surent conquérir pour eux-mêmes, sur les frontières de la vie et de la mort, au-delà du monde et de la contingence.
Ces formes de l’esprit peuvent être les fondements d’une nouvelle unité. L’essentiel est de les assumer, de les appliquer et de les étendre du temps de guerre au temps de paix, de cette paix surtout, qui n’est qu’un coup d’arrêt et un désordre mal contenu – afin que se dégagent une discrimination et un nouveau front. Cela doit se faire sous des aspects beaucoup plus essentiels qu’un « parti », lequel ne saurait être qu’un instrument contingent en vue de certaines luttes politiques ; et même sous des aspects beaucoup plus essentiels qu’un simple « mouvement », si par « mouvement » l’on entend seulement un phénomène quantitatif plus que qualitatif, fondé sur des facteurs émotionnels plus que sur l’adhésion sévère et franche à une idée. Ce qu’il faut favoriser, c’est plutôt une révolution silencieuse, procédant en profondeur, afin que soient créées d’abord à l’intérieur et dans l’individu, les prémisses de l’ordre qui devra ensuite s’affirmer aussi à l’extérieur, supplantant en un éclair, au bon moment, les formes et les forces d’un monde de subversion. Le « style » qui doit être mis en relief, c’est celui de l’homme qui soutient certaines positions par fidélité à soi-même et à une idée, dans un recueillement profond, dans un dégoût de tout compromis, dans un engagement total qui doit se manifester non seulement dans la lutte politique, mais dans chaque expression de l’existence : dans les usines, les laboratoires, les universités, les rues, et jusque dans le domaine personnel des affections. On doit en arriver au point que le type humain dont nous parlons, et qui doit être la substance cellulaire de notre front, soit bien reconnaissable, impossible à confondre, de sorte qu’on puisse dire : « En voilà un qui agit comme un homme du mouvement ».
Cette consigne, qui fut celle des forces qui rêvèrent de donner à l’Europe un ordre nouveau, mais qui dans sa réalisation fut souvent entravée et faussée par de multiples facteurs, doit être reprise aujourd’hui. Et aujourd’hui, au fond, les conditions sont meilleures, parce qu’il n’y a pas d’équivoques et parce qu’il suffit de regarder autour de soi, de la rue au Parlement, pour que les vocations soient mises à l’épreuve et pour qu’on prenne bien nettement la mesure de ce que nous ne devons pas être. Face à toute cette boue, dont le principe est : « Qui t’oblige à le faire ? », ou bien : « D’abord vient le ventre, la peau ( la peau chère à Malaparte ! ), et puis la morale », ou encore : « Ce n’est pas une époque où l’on puisse s’offrir le luxe d’avoir du caractère », ou enfin : « J’ai une famille », qu’on sache clairement et fermement : « Nous, nous ne pouvons pas faire autrement, telle est notre voie, tel est notre être. » Ce qui peut et pourra être obtenu de positif, aujourd’hui ou demain, ne le sera pas par l’habileté d’agitateurs et de politiciens, mais par le prestige naturel et la reconnaissance qu’obtiendront des hommes de la génération d’hier ou, plus encore, de la nouvelle génération, des hommes qui seront capables de tout cela et qui, par là même, fourniront une garantie en faveur de leur idée.
23:56 Publié dans Histoire, Philosophie, Politique / Géopolitique & économie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julius evola, orientations, politique, fascisme, philosophie, histoire, evola